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Le Maître Maçon 3eme grade

Ouverture de cette Loge

 

 

La loge de Maître assemblée à l'ordinaire. Le Maître à l'Orient, les Surveillants à l'Occident et les autres Maîtres de droite et de gauche, c'est-à-dire au midi et au nord. Le Maître frappe un coup de maillet que les surveillants répètent. Cela pour faire observer le silence puis le Maître fait les questions suivantes .·. .·. .·.

D.·. Vénérable Frère 1er Surveillant, dites au Vénérable Frère 2ème Surveillant que je demande le silence pour faire l'ouverture de la loge de Maître.

Le 1er Surveillant dit :

R.·. Vénérable Frère 2ème Surveillant, avertissez les Vénérables Maîtres qui composent cette respectable loge que le Très Respectable demande le silence pour faire l'ouverture de la loge de Maître.

Le 2ème Surveillant dit :

Très Vénérables Maîtres qui composez cette respectable loge, le Très Respectable Maître vous fait avertir qu'il demande le silence pour ouvrir la loge de Maîtres.

Alors le Grand Maître dit :

Vénérable 1er Survt.·., quel doit être le soin d'un Maître en loge.

R.·. Très Respectable c'est de voir si la loge est bien couverte et si nous sommes bien couverts.

Alors le Maître dit : Vénérable Frère 2eme Survt.·. faites donc voir si nous sommes en sûreté.

Le 2ème Surveillant dit :

Frère Terrible, voyez si nous sommes en sûreté et à l'abri des profanes.

Le Terrible vient se mettre au signe de Maître entre les deux Survts.·. et le Grand Maître lui dit :

Allez mon Frère.

Alors il fait la ronde du temple, referme bien les portes et revient entre les deux Survts.·.. Il dit au second :

Nous sommes en sûreté.

Le second le dit au premier et le

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premier le dit au Maître. Et le Maître fait les demandes qui suivent.·. .·. .·. :

D.·. Vénérable Frère 1er Survt.·., comment êtes-vous entré en loge de Maître ?

R.·. Très Respectable, le dos tourné à la loge.

D.·. Vénérable Frère 2ème Survt.·., qu'a-t-on exigé de vous lors de votre première entrée en loge de Maître.

R.·. Très Respectable, ma parole d'honneur de ne point me retourner.

D.·. Vénérable1er Survt.·., que vous a-t-on fait lors de votre première entrée dans ce grade et que vous a-t-on dit ?

R.·. Très Respectable, l'on m'a arraché mon tablier, me disant que j'étais indigne de le porter.

D.·. Vénérable Frère 2ème Survt.·., qu'avez-vous vu lors de cette première entrée.

R.·. Très Respectable, larmes et tristesse.

D.·. Vénérable Frère 1er Survt.·., pourquoi ces larmes et ces tristesses.

R.·. Très Respectable, en commémoration de la mort de notre respectable Maître Hiram assassiné.

D.·. Vénérable Frère 2ème Survt.·., qu'est-ce qui occasionna la mort d'un aussi bon Maître.

R.·. Très Respectable, la jalousie et l'avarice de trois scélérats des Compagnons.

D.·. Vénérable Frère 1er Survt.·., à quelle heure s'ouvre la loge de Maître.

R.·. Très Respectable, à midi plein.

D.·. Vénérable Frère 2ème Survt.·., quelle heure est-il ?

R.·. Très Respectable, midi plein.

Alors le Très Respectable dit :

Puisque la loge de Maître s'ouvre à midi plein et qu'il est midi, Vénérable Frère 1er Survt.·. faîtes moi passer par votre colonne les mots, signes, passe et attouchement et leurs significations et dites au Vénérable Frère 2ème Survt.·. qu'il me fasse passer la même chose par sa colonne afin de nous assurer que nous sommes tous Maîtres et qu'il ne se trouve pas de misérable Compagnon parmi nous pour capter notre parole.

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Le premier Surveillant dit :

Vénérable Frère 2ème Survt.·., comme il est midi plein et que c'est à cette heure que s'ouvre la loge de Maître, le Très Respectable demande que vous lui fassiez passer par votre colonne les mots, signes, paroles, passe et attouchements avec leurs significations. Je vais en faire autant par la mienne.

Ils les font passer ensemble.

Le mot est Mac Benac qui signifie « la chair quitte les os » ou « la chair est corrompu ». La passe « Giblim » qui signifie « il peut », l'attouchement se donne par les 5 points de perfection de la maîtrise qui sont : « pied contre pied », « genoux contre genoux », « poitrine contre poitrine », « la main droite enserre au poignet », « la gauche enserre l'épaule gauche » de celui que vous attaquez, joue contre joue et vous donnez le mot et la passe.

La signification est la façon que les neuf Maîtres relevèrent le Respectable Hiram de la fosse lorsqu'ils l'ont trouvé après son assassinat et les paroles qu'ils dirent pour changer l'ancien mot [de] crainte qu'il ne soit révélé aux misérables Compagnons.

Le signe est le signe d'effroi que firent les Maîtres lorsqu'ils reconnurent notre Maître Hiram assassiné. Il se fait en reculant du pied droit, le gauche ne bouge pas. On porte la main droite en équerre sur le c¦ur y posant le pouce, les quatre doigts serrés sans être appuyés nulle part et de la gauche vous faîtes deux équerres dont une avec le bras et l'autre avec la main pouce ouvert et les autres quatre doigts serrés.

La signification est le signe fait trois équerres qui dénote que les Maîtres font ce signe comme chef de l'équité.

Lorsque le tout est parvenu juste au Très Respectable, il dit :

Vénérable Frère 1er Survt.·., les mot, signes, passe, attouchements m'étant parvenus justes, il nous reste à louer le Seigneur de ce qu'il ne se trouve point de misérable Compagnon, ni aucun profane parmi nous pour capter notre parole et épier nos mystères et comme nous sommes ici tous innocents de la mort de notre Maître, nous

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pouvons travailler en sûreté.

C'est pourquoi je vous prie d'avertir le Vénérable Frère 2ème Survt.·. qu'il avertisse les Vénérables Maîtres qui composent cette Respectable Loge que la loge de Maître est ouverte par ces signes et les précautions ordinaires.

Il fait le signe avec toute la Loge.

Le premier Surveillant le répète au deuxième qui le répète à tous les Frères toujours en faisant le signe. Puis le Maître et tous les Frères tendent la main sur la loge et frappe neuf coups par trois fois trois pour applaudir et le Maître frappe trois fois trois coups de son maillet que les Surveillants répètent. Alors la Loge est ouverte. Pour se rasseoir le Maître frappe un coup de maillet et tout l'Orient s'assoit avec lui ; il en frappe un deuxième, les Surveillants s'assoient ; il en frappe un troisième, les Frères du midi et du nord s'assoient. Alors il dit :

Vénérable Frère 1er Survt.·., n'y a-t-il rien de nouveau et pourquoi sommes-nous assemblés ?

Le Survt.·. répond :

Très Respectable, c'est pour la réception d'un Compagnon qui après les trois scrutins passés, désirent ardemment parvenir au grade de Maître.

Alors, le grand Maître dit :

Les trois scrutins lui ont-ils été favorables et les Frères n'ont-ils rien à dire sur le zèle, les bonnes m¦urs et la conduite du Frère Compagnon qui désire d'être reçu Maître.

Les Survts.·. et tous les Frères tendent la main en avant, ce qui signifie qu'ils sont contents du candidats et qu'ils applaudissent. Alors le Maître frappe avec tous les Frères trois fois trois dans les mains et ils disent neuf fois « Vivat ».

Alors le Maître dit :

Vénérable Frère 1er Survt.·., dites au Vénérable Frère 2ème Survt.·. qu'il envoie le Frère Terrible apprêter le candidat et lorsqu'il sera prêt qu'il nous l'amène selon les règles usitées.

Le 1er le dit au 2ème et le 2ème le dit au Terrible qui sort et va trouver le récipiendaire en lui disant :

Mon Frère, je ne sais ce que vous avez fait mais vous causez la consternation dans notre temple et j'ai peur qu'il ne vous arrive quelque fâcheux accident. On vous accuse d'indiscrétion sur nos mystères. Si cela est, je vous conseille de vous retirer et de ne point poursuivre à moins que vous ne voulussiez confesser votre faute à tous nos Frères avec un vrai repentir promettant de ne plus y retomber.

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Le récipiendaire ayant répondu qu'il ne sait ce que l'on lui veut dire, il lui fait ôter son chapeau et mettre ses gants puis il lui attache son tablier avec un simple n¦ud. En cet état, il le conduit à la porte de la loge où il frappe à la porte du temple en Maître. Le 2ème Survt.·. ayant entendu frapper, dit :

Vénérable Frère 1er Survt.·., on frappe à la porte du temple en Maître.

Le 1er Survt.·. le dit au Grand Maître en disant :

Très Respectable Maître, on frappe à la porte du temple en Maître.

Alors le Grand Maître dit :

Vénérable Frère 1er Survt.·., faites voir qui frappe à la porte de notre temple en Maître et si c'est le Frère Terrible qui veuille bien introduire le récipiendaire, dites au Vénérable Frère 2ème Survt.·. qu'il lui demande son nom, son âge, son travail, s'il a été payé et si ses Maîtres sont de lui.

Le 1er le dit au 2ème qui va à la porte du temple où il frappe en Maître. Le Frère Terrible répond. Le 2ème répète et dit :

Que demandez-vous ?

en ouvrant

Alors le Terrible dit :

C'est un Compagnon Maçon qui désire ardemment de parvenir au sublime grade de Maître.

Alors le 2ème Survt.·. dit :

Donnez-moi son nom, son surnom, son âge, son travail, s'il a été payé, où il a été payé et si ses Maîtres sont contents de lui.

Le Terrible répond :

Il se nomme Skibolette, il a 5 ans passé, il a travaillé du lundi au samedi au soir, il est content ayant été payé à la colonne Booz et ses Maîtres sont contents de son travail.

Le 2ème Survt.·. ferme brusquement la porte et revient faire ce rapport au 1er Survt.·. qui le rend au Maître. Et le grand Maître dit :

Que l'on l'introduise selon les règles usitées.

Le 1er Survt.·. dit :

Vénérable Frère 2ème Surveillant, allez recevoir ce Compagnon et qu'il soit introduit selon les règles usitées.

Le 2ème Survt.·. va à la porte du temple où il frappe en Maître. Le Terrible répond ; le 2ème répète et ouvre en disant :

Où est ce malheureux téméraire Compagnon, qu'il me soit livré.

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Le Terrible le lui pousse* dessus, le dos tourné à la loge et le 2ème Survt.·. le saisissant, lui arrache le tablier de Compagnon en lui disant :

Quittez ce tablier de Maçon, vous n'êtes point digne de le porter et nous savons ce que nous avons à faire de vous. Me donnez-vous votre parole d'honneur de ne point vous retourner.

Le récipiendaire ayant répondu que

Oui,

il lui dit :

Prenez garde, il y va de votre vie.

Alors, il le mène à l'occident entre et le 1er Survt.·.. Pendant cette cérémonie, le plus jeune des Maîtres, se met dans le cercueil au signe de Compagnon, le visage couvert d'un linge teint de sang et le corps d'un drap blanc. Alors le 2ème Survt.·. frappe en Maître sur le maillet du 1er, le 1er sur le sien et le Maître sur l'autel ; et le 2ème dit :

Vénérable Frère 1er Survt.·., le récipiendaire est introduit.

Le Très Respectable dit :

Comment mes Frères, vous osez introduire un misérable Compagnon dans notre temple encore teint du sang de notre Respectable Maître qui fut assassiné par ces malheureux scélérats Compagnons et ne craignez-vous pas que cherchant à dévoiler les crimes de celui-ci, nous soyons obligés de verser son sang comme nous venons d'être en nous voyant contraints par la mauvaise foi de celui que nous venons d'immoler et voulez-vous que ce jour soit le jour de la mort de deux malheureux que nous avons cru dignes d'être liés à nos sacrés engagements et que nous nommions déjà du doux titre de Frère. Qui de vous me répondra de lui et voudra s'exposer à faire le troisième.

Le 1er Survt.·. répond :

Moi, Très Respectable, et les épreuves qu'il faut qu'il subisse auparavant de parvenir au beau grade de Maître, nous rendrons notre le respectable Hiram propice qui nous fera connaître ses intentions et nous fera lire au fond de son c¦ur.

Alors, le Très Respectable dit :

Vous risquez beaucoup, mon Frère, et votre zèle pour notre Ordre vous aveugle. Mais je ne puis vous refuser.

Alors, il dit au récipiendaire d'une voix grosse :

Malheureux Compagnon vous êtes accusé ici par des Frères dignes de foi, d'avoir été indiscret et d'avoir tourné nos mystères en dérision et que vous en avez révélé le peu de ce que l'on vous avait confié.

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Répondez sincèrement et osez si vous le pouvez nier ce que dont on vous accuse.

Le récipiendaire ayant répondu qu'il ne sait ce que l'on lui impute, le Grand Maître dit :

Vénérable Frère 1er Survt.·., faîtes commencer le premier voyage à ce Frère obstiné.

Le 1er Survt.·. lui dit :

Souvenez-vous de la parole que vous m'avez donnée de ne point vous retourner.

Alors, il lui met la pointe de son épée sur le c¦ur et lui fait faire trois tours de loge le dos tourné en commençant par le Midi et l'Orient. Les trois tours finis, il frappe sur le maillet du second Survt.·. et le second sur le sien, le Maître sur l'autel.

Le 1er dit :

Très Respectable Maître, le 1er voyage de ce Compagnon est fini.

Alors le Grand Maître dit au récipiendaire :

Mon Frère, nous vous avons donné le temps de la réflexion pour vous remettre la mémoire. Oseriez-vous persisté dans l'endurcissement et nous assurer que vous êtes ignorant de ce dont on vous accuse. Prenez garde à ce que vous allez répondre et nous répondez sincèrement.

Le récipiendaire ayant toujours répondu qu'il ne se souvient de rien et qu'il n'a jamais eu la pensée de dévoiler les secrets de notre Art royal, le Grand Maître dit :

Pour n'avoir rien à vous reprocher, Frère 1er Survt.·., faîtes continuer le second voyage à ce Frère endurci.

Le 1er Survt.·. lui remet la pointe de l'épée sur le c¦ur et lui fait faire encore trois tours dans la même forme que les précédents. Les trois tours finis, il frappe sur le maillet du 2ème, le 2ème sur le sien , le Maître sur l'autel, et le 1er Survt.·. dit :

Très Respectable Maître, les deuxièmes* voyages de ce Frère, sont finis.

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Le Très Respectable dit au récipiendaire :

Mon Frère, votre entêtement à nous cacher la vérité pourra vous devenir funeste et ce sera avec peine que nous nous verrons obligés de vous sacrifier aux manes de notre respectable Maître Hiram que vous avez offensé et que vous offensez encore davantage par votre obstination puisque un aveu sincère et un vrai repentir pourrait l'apaiser et mériter notre indulgence. Voyez si vous vous voulez persister à nous nier ce dont on vous accuse.

Le récipiendaire ayant répondu que sa mémoire ne lui fourni aucun indice d'avoir été coupable, le Grand Maître dit :

Vénérable Frère 1er Survt.·., faites poursuivre le dernier voyage à ce malheureux Frère.

Alors le 1er Survt.·. lui fait faire encore trois tours de loge dans la même position que les précédents et lui fait lire les quatre écriteaux qui sont aux quatre parties de la loge où il se trouve écrit : « memento mori » et lorsque le récipiendaire les lit il répète : « pense à la mort ». Les neuf tours finis par trois fois trois, il frappe sur le maillet du 2ème, le deuxième sur le sien, le Maître sur l'autel et le 1er dit :

Très Respectable Maître, les derniers voyages de ce Compagnon sont finis.

Le Grand Maître dit :

Mes Frères, que chacun soit prêt au 1er signal.

Puis il dit au récipiendaire :

Mon Frère, si je puis encore vous nommer de ce nom, votre obstination nous afflige et c'est avec regret que nous vous voyons un endurcissement pareil au votre et comme ce n'est qu'avec déplaisir que nous trempons les mains dans le sang de nos Frères, je vais vous mettre un exemple devant les yeux. Vénérable Frère 1er Survt.·., faîtes voir à ce Frère l'horreur de l'appareil que nous préparons aux mauvais Frères qui sont assez lâches pour révéler nos mystères.

Alors le 1er Survt.·. le fait tourner sur la Loge où il voit un cercueil couvert des linges teintés de sang et tous les Frères, l'épée tendue la pointe vers le cercueil et on laisse le récipiendaire un moment en cet état.

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Puis il dit :

Vous voyez devant vous un de nos malheureux Frère qui par son opiniâtreté vient de mériter le châtiment auquel il se soumit lorsqu'il fut initié dans notre respectable ordre, que ceci vous serve de modèle car il serait trop tard si vous restez un moment de plus pour avouer ce dont l'on vous accuse et vous allez paraître dans l'endroit où les fautes les plus cachées que vous aurez commises nous vont être dévoilées. Voyez si vous voulez hasarder de faire un pas de plus.

Le récipiendaire ayant répondu qu'il ne se sent rien sur la conscience qui puisse lui reprocher la moindre indiscrétion, le Maître dit :

C'en est trop et puisque son obstination continue jusqu'à ce point, Vénérable Frère 1er Survt.·., faites-moi parvenir ce malheureux Compagnon jusque au pied du trône de la vérité et de la justice par la marche des Maîtres.

Le 1er Survt.·. le fait parvenir à l'autel le faisant passer sur le tombeau en partant de l'Occident du pied droit pour aller au Midi. Lors, on applique un grand coup de rouleau… de carton ou papier sur l'épaule gauche du récipiendaire puis on le fait partir du pied gauche du Midi pour aller à l'Orient par le Nord ; il reçoit un pareil coup sur l'épaule droite puis il part du Nord pour aller à l'Orient, il reçoit un pareil coup sur la tête à l'Orient. Il tombe à genoux, la main sur la Bible et prête son obligation en ces termes :

Je promets et m'engage sous les mêmes obligations que j'ai prêté dans l'Apprenti et Compagnon de ne jamais révéler les secrets des Maîtres vis à vis des Aompagnons et Apprenti et j'engage ma parole d'honneur de les garder fidèlement vis à vis des profanes. Ainsi soit-il** .

Puis il se lève. Pendant le serment, le plus jeune des Frères se met sous le tombeau qui se trouve être

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faux de façon que le récipiendaire ne puisse le sentir lorsque l'on le jettera dedans, alors le Maître lui fait l'histoire en ce termes :

 

Histoire de la construction

du Temple et de l'assassinat* d'Hiram

 

Mon Frère David se voyant paisible possesseur de son royaume par les victoires qu'il avait remportées contre ses voisins et ses ennemis les Ammonites, résolut de faire bâtir un temple à la Divinité pour qu'elle fut adorée dans un lieu à l'abri des injures du temps et y faire déposer pour cette fin l'arche sainte dans ce lieu afin d'y être établie ; mais les Ammonites, peuple belliqueux, rassemblèrent encore quelque légère troupe pour inquiéter David, qui méprisant ce peu de troupes ne daigna point aller les combattre lui même.

En conséquence, il envoya Joab, général de ses armées, connu par sa bravoure, à la tête de quelques légères troupes mais suffisantes pour dompter ses ennemis. Pendant que le brave général combattait pour son roi, David restait tranquille et dans l'oisiveté à Jérusalem pour attendre la défaite de ses ennemis. Comme l'oisiveté est la mère de tous les vices, David ne sachant que faire, fut un jour vers le midi pour se promener sur la terrasse de son palais. Il n'y fut point arrivé qu'il vit dans les bains vis-à-vis de lui, une femme d'une beauté ravissante qui s'y baignait et cette femme lui paraissait extrêmement belle et qui l'était en effet, lui fit concevoir le dessein de la connaître pour en jouir.

A cet effet, s'adressant à ses gardes, il leur demanda qui était cette femme. On lui répondit qu'elle se nommait Bethsabée, femme d'Urie, un de ses fameux capitaines. Aussitôt, il l'a fit venir chez lui et commit l'adultère avec elle dont elle devint grosse. Cette femme, se voyant en cet état et craignant d'être obligée au retour de son mari qui était à l'armée et qui la trouvant en cet état, ne porta ses plaintes et par la lui faire subir l'arrêt porté contre ce crime qui était d'être

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lapidée, elle en parla à David en lui représentant sa crainte. David la rassura en lui disant qu'il allait lui donner une preuve de son amour en ce qu'il allait faire. Pour cet effet, il dépêcha un courrier vers Joab, son général, avec ordre de tâcher d'engager un combat et que dans le plus fort de l'action, il tâcha de faire périr le mari de cette femme en l'exposant seul au milieu de l'ennemi. ce barbare ordre fut exécuté à point nommé puisque le brave Urie périt dans ce combat en sacrifiant sa vie pour les intérêts d'un prince qui le sacrifiait à sa brutale passion. La nouvelle n'en fut pas sitôt venu à David qu'il épousa Bethsabée. Ces deux crimes ayant irrité Dieu contre lui, il lui envoya son prophète Nathan pour lui représenter l'énormité de son crime et lui prédire la mort de tous ses enfants excepté celle de Salomon. David reconnut sa faute et en fit pénitence pour apaiser la colère de son Dieu mais en s'apercevant que le châtiment suivait la prédiction que le prophète lui avait faite, et que Dieu pour ses crimes ne lui permettrait pas d'exécuter le saint projet qu'il avait médité et voyant la ruine de ses enfants ainsi que la sienne commençait à s'exécuter, se voyant vers sa fin, il fit venir son fils Salomon et lui faisant part de ce qu'il avait promis à Dieu, il lui céda sa couronne, perdant la vie de douleur peu de moment après.

Salomon, se voyant héritier du trône de son père, n'eut rien de plus pressé que de faire exécuter le saint projet qu'il avait conçu en dédiant un temple à la majesté divine. Pour cet effet, ayant appris qu'il y avait dans Tyr un excellent ouvrier et fameux architecte qui se nommait Hiram, il dépêcha un courrier avec une lettre à son allié le roi de Tyr que l'on nommait aussi Hiram, dans laquelle il le priait de lui envoyer son fameux architecte en lui faisant part de ce qui l'obligeait d'en avoir besoin

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de cet habile homme. Le roi de Tyr pour satisfaire aux intentions de son ami et allié, le roi Salomon, lui envoya son architecte et ami Hiram et lui fit tailler une prodigieuse quantité de cèdres du Liban qui étant prêt à mettre en ¦uvre furent embarqués sur le Jourdain et vinrent s'arrêter à Jérusalem pour la construction de cet édifice. Hiram étant arrivé à Jérusalem, le roi Salomon le reçut avec honneur et amitié, puis ils tinrent conseil ensemble pour le commencement de ce saint édifice.*

Hiram fit d'abord trois classes dont une d'Apprentis, une de Compagnons et une de Maîtres et leur recommandant de faire chacun en particulier leurs devoirs, il les avertit qu'ils seraient tous payés chaque samedi au soir. Ils les payait effectivement mais vers la fin du mois, s'étant aperçu qu'il était dupé dans le paiement puisqu'il se trouvait [à] court d'argent, il s'imagina qu'il fallait que les Apprentis ou les Compagnons le dupassent en recevant la paye de Maître. Pour remédier à cet abus, il fit construire à l'entrée du temple, deux grandes colonnes d'airain de dix-huit pieds de hauteur, posées sur des piedestaux de huit pieds de hauteur et décorées des chapiteaux de 5 pieds de hauteur. À celle de l'entrée du temple, à gauche, il fit mettre les lettres I et F.·.. Cette colonne fut dédiée pour les Apprenti qui moyennant un mot, un signe, un attouchement et une passe y venaient déposer leurs outils et recevoir le salaire de leurs travaux. À la colonne de la droite, il fit poser les lettres B.·. B.·.. Elle servait aux Compagnons qui aussi moyennant une parole, signe, passe et attouchement, y venaient de même recevoir le salaire de leurs travaux. Les Maîtres étaient payés dans la chambre interne, qui venaient y frapper en ce grade et donnant un mot, signe, passe et attouchement, ils recevaient aussi le salaire de Maître.

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Trois scélérats de Compagnon, qui avaient accoutumé de se glisser parmi les Maîtres pour en recevoir le salaire, se voyant par cet arrangement frustrés de cette paye, résolurent de se la procurer à n'importe quel prix que ce fut. Et voyant bien qu'ils ne pourraient l'avoir qu'en tâchant d'avoir la parole, la passe et l'attouchement du Maître, ils tinrent conseil ensemble de la façon qu'ils se prendraient pour la capter. Ils ne trouvèrent point d'autre moyen que celui de se la faire donner de grès ou de force à notre respectable Maître Hiram. Mais l'exécution était difficile parce que notre Maître n'allait jamais seul et était presque toujours dans le cabinet de Salomon pour consulter avec ce sage roi sur les dessins du plan du Temple. Mais comment le démon d'avarice les possédait, ils épièrent tant qu'ils s'aperçurent que notre Maître allait tous les soirs vers la mi-nuit dans le temple pour faire sa prière à Dieu et voir si les Maîtres faisait bien exécuter les plans qu'il leur donnait. Ils résolurent donc de se cacher dans le temple pour y surprendre notre Maître. La difficulté en était grande puisque tous les Maîtres au nombre de 5593, d'abord après les travaux finis faisaient une exacte recherche pour voir auparavant de fermer le temple, si personne ne s'y cachait pour en voler quelque chose. Mais ils s'aperçurent que dessous les escaliers du Temple, il y avait un dépôt où on mettait les vieux outils brisés et comme ils virent que cet endroit pourraient servir à les receler et les cacher sans être aperçus, ils résolurent donc de s'y cacher pour surprendre notre respectable Hiram lorsqu'il y viendrait. En conséquence, vers la fin des travaux, ils brisèrent leurs outils et faisant semblant de les apporter au dépôt, ils s'y cachèrent en mettant devant eux un tas d'outils brisés. Tous les Apprentis et Compagnons étant sortis et les Maîtres ayant fait la revue dans le Temple, ils ne purent voir ces trois malheureux. En conséquence, ils fermèrent bien exactement les portes et furent se reposer.

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Ces trois scélérats ayant vu leur ruse réussir sortirent du malheureux endroit qui avait si bien servi à les receler. Ils tinrent donc conseil ensemble et dirent qu'il fallait pour ne point manquer notre Maître, qu'ils se plaçassent un à chaque porte, bien armé afin d'obliger notre respectable Maître à leur donner de grè ou de force ce qui devait leur procurer la paye de Maître. Ils furent donc se placer à la porte de l'Occident armé d'une règle, l'autre à la porte du Midi armé d'un maillet et l'autre à la porte d'Orient armé d'un levier. Notre respectable Hiram allant selon sa coutume faire sa prière à son Dieu et prendre inspection des travaux vers la mi-nuit, vint ouvrir la porte d'Occident et l'ayant refermée sur lui, il aperçut le premier de ces misérables qui levant sa règle lui dit : « Le mot de Maître, sa passe et ses signes ou la vie ». notre Maître sans s'émouvoir lui dit : « Mon ami, je ne l'ai point reçu, ni donné de cette façon. Travaille, par ton zèle, ton assiduité et te travaux, mérite qu'ils te soient confiés ». Ce misérable n'étant point content de cette réponse lui détacha un coup de sa règle sur l'épaule gauche.

Notre Maître fut pour se sauver par la porte du Midi mais il trouva le deuxième de ces malheureux qui levant le maillet sur lui, lui dit : « Arrête, il nous faut les paroles, les signes et les attouchements de Maître ou tu périras ». Notre Maître lui dit : « Malheureux, ne crois point m'intimider. Rien au monde n'est capable de me faire enfreindre un secret que j'ai promis de garder. Travaille, par ton courage, ta force et ta constance, mérite qu'il te soient confiés ». Mais ce misérable en colère de la réponse de notre Maître, lui cingla un grand coup de maillet sur l'épaule droite qui étourdit notre Maître. Mais comme il avait confiance en Dieu et voyant que c'était un complot, il recueillit ses forces et fut pour se sauver par la porte d'Orient où il trouve le 3eme de ces scélérats qui levant son levier sur lui, lui dit : « ne crois point de nous échapper, il nous faut les mots, signes, passe et attouchements de Maître ou ta vie ». Notre Maître sans s'émouvoir lui dit : « Misérable scélérat, ne crois point que la mort que tu présentes à mes yeux soit capable

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de me faire révéler un aussi important secret et surtout m'y étant engagé par serment. Non, travaille et sois repentant de l'action indigne que vous commettez. Que ton zèle, tes travaux et ton assiduité mérite que ce fameux secret te soit révélé. J'oublierai que vous m'avez offensé et serai le premier à vous le faire accorder. » Mais ce malheureux que le démon d'avarice possédait, se voyant par la fermeté de notre Maître frustré de pouvoir en savoir les secrets pour recevoir la paye, lui décharge un si rude coup sur la tête qu'il le renversa mort.

En cet endroit on donne un coup sur la tête du récipiendaire et les Survts.·. le renversent sur le cercueil en le couvrant du drap. Alors le Maître continue :

Je te conjure aux mânes du respectable Hiram de paraître à nos yeux pour nous faire lire au fond de son c¦ur, savoir s'il n'a point trempé ses mains dans le sang de l'innocent et s'il n'a point tourné nos mystères en dérision. Paraît, chère ombre, si respectable à nos yeux et à nos c¦urs et ne permet point que tes enfants se trompent dans le choix de leurs Frères.

Celui qui est dans le cercueil saisit le récipiendaire par le milieu du corps et dit :

Pourquoi viens-tu troubler mes cendres et ne connais-tu point la fausseté des hommes. Apprends, cher Maître, que le Compagnon que je tiens, n'a point trahi notre divin secret mais sa vie n'a point été des plus exactes. C'est à vous autres à le corriger. Lorsqu'il paraîtra à l'Orient devant toi, au pied du trône de la vérité et de la justice, je te ferai lire au fond de son c¦ur. Et toi, nouveau Maçon, prends garde lorsque tu seras en cet endroit pour renouveler ton obligation, de ne point en imposer car je t'obligerai avant le jour de m'en rendre compte. A revoir à midi ou plus.

Alors, il le lâche et le Maître continue l'histoire par ces paroles :

Ces trois scélérats ayant ôté la vie à notre Maître par ce dernier coup de levier qu'ils lui donnèrent, comme le jour commençait

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à pointiller et crainte d'être découverts, ils le mirent sous les décombres du Temple puis fermèrent les portes et s'en furent.

Tous les ouvriers étant revenus au travail, il y vinrent comme les autres pour examiner si l'on ne découvriraient rien de leur crime et voyant que la fin des travaux approchait, ils se cachèrent au même endroit et lorsqu'ils jugèrent que tout le monde se reposait, ils ôtèrent notre Maître de dessous les décombres, le sortirent hors du temple, fermant encore bien les portes. Ils le transportèrent sur le mont Sinaï, ayant envie de le porter dans l'endroit le plus inaccessible de la montagne afin que leur crime restât enseveli. Mais comme le jour approchait de paraître, ils firent vite une fosse de sept pieds de longueur, de trois pieds de largeur et de six de profondeur et le mirent vite dedans, le recouvrant de terre. Et pour reconnaître l'endroit, ils prirent une branche d'acacia dont de cette montagne était couverte et la plantèrent sur la fosse afin de pouvoir le transporter plus loin à plus grand loisir. Et comme ils étaient effarouchés de leur crime, en couvrant notre Maître, ils laissèrent tomber une équerre et un compas dans ladite fosse, dont l'équerre à la tête et le compas aux pieds, et se retirèrent sans y prendre garde pour revenir vite à leurs travaux. Le troisième jour de l'assassin[at], le respectable Salomon, ne voyant point paraître le respectable Hiram selon sa coutume pour lui faire part de ses nouveaux plans qu'il traçait, craignit qu'il ne lui fut arrivé quelque chose et pour ne point faire du bruit, il fit appeler tous les Maîtres pour savoir ce qu'il pouvait être devenu. Mais tous les Maîtres étant rendus à la chambre interne et Salomon leur ayant fait la demande s'ils n'avaient point vu le respectable Maître Hiram, ils répondirent que depuis trois jours il n'avait paru dans aucun atelier. Alors Salomon dit qu'il fallait que l'on l'eut assassiné. Les Maîtres pour faire voir qu'ils n'avaient point trempé leurs mains dans son sang se lavèrent les mains et dirent qu'ils étaient innocents. Salomon alors dit qu'il fallait faire une exacte recherche partout à la sourdine et tâcher de savoir ce qu'il pouvait être devenu.

Mais comme tous les Maîtres

(Verso page 24)

 

 

pour montrer leur zèle voulaient aller faire cette recherche, Salomon dit qu'il n'en fallait que neuf et pour ne point faire de jaloux il les fit tirer au scrutin*. Neuf des plus zélés y tombèrent. Salomon leur ordonna de retourner à leurs ateliers pour ne point faire soupçonner que l'on ne se fut aperçu de l'absence du Maître Hiram. Les neufs qui étaient tombés pour aller à la recherche tinrent conseil ensemble et dirent qu'il fallait fouiller les environs de Jérusalem à neuf lieues à la ronde et que le neuvième jour, ils se retrouveraient tous ensemble sur la montagne du Sinaï surnommée la montagne d'acacias à cause de la grande quantité d'arbres qu'il y avait qui portaient ce nom. Pour mettre leur dessein à exécution, trois partirent de la porte d'Occident, trois par la porte du Midi et trois par celle de l'Orient et ils voyagèrent trois fois trois jours sans rien découvrir. Le neuvième jour s'étant tous retrouvés sur ladite montagne et s'étant fait rapport de l'inutile recherche qu'ils avaient faite, huit dire que lassés de courir inutilement, ils s'en retournaient à Jérusalem faire leur rapport à Salomon. Mais le neuvième plus zélé que les autres, leur dit qu'il ne s'en retournerait point qu'il n'eut fouillé toute cette montagne mais fatigué lui même, il voulut se reposer. Pour cet effet, s'appuyant à une branche d'acacia pour s'asseoir par terre, ladite branche lui resta dans la main et par ce moyen, il vit la terre fraîche et nouvellement remuée. Il s'imagina que cela devait renfermer quelque mystère. Il se releva promptement et courut rappeler ses camarades leur faisant part de ce qui venait de lui arriver en leur montrant l'endroit. Pour lors, ils dirent tous ensemble qu'il fallait fouiller et creuser la terre en cet endroit

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et d'abord ils le firent. Ils ne l'eurent pas creusé cinq pieds qu'ils trouvèrent une équerre à la tête d'un cadavre qu'ils aperçurent et un compas au pied. Le dit cadavre était au signe de Compagnon, la main gauche le long de la même cuisse. Il était couvert d'un linge teinté de sang. Ils jugèrent d'abord qu'il fallait que ce fut le Maître Hiram que quelques malheureux Compagnons eussent assassiné pour avoir les secrets des Maîtres et ils résolurent dès lors que au cas que le malheur voulut que ce fusse lui, ils changeraient tous les secrets du Maître et que pour ce faire les signes qu'ils feraient dans le mouvement qu'ils se donneraient pour le lever et les paroles qu'ils diraient, de même que la façon dont il le prendraient pour le sortir de la fosse serviraient dorénavant aux Maîtres. Ils achevèrent donc de tirer la terre et levant le linge qui lui couvraient la tête, ils reculèrent d'effroi, reconnaissant le respectable Hiram. En tournant la tête et en portant la main droite sur le c¦ur, le pouce posé sur la main en l'air, les quatre doigts serrés formant l'équerre et de la gauche la levant en l'air, ils formèrent deux équerres puis pour le relever de la fosse, un le prit par l'index et dit Jakin, la peau lui resta dans la main ; l'autre le prit par l'index** et dit Booz, la peau lui resta de même. Un troisième le prit par les cinq points de perfection : pied contre pied, genou contre genou, poitrine contre poitrine, joue contre joue, la main gauche en grippe***sous l'épaule gauche et la main droite en grippe à son poignet, il le releva de la fosse disant Mac Benac. Les autres tournent la tête, dirent Giblim puis ils attendirent le soir pour le transporter à Jérusalem à la sourdine afin que rien ne transpirât. Le soir étant venu, ils l'enveloppèrent et le transportèrent à Salomon dans le cabinet lui montrant les deux outils qu'ils avaient trouvés, ce qui fit que l'on jugea que c'étaient les Compagnons qui avaient fait ce meurtre. En conséquence, Salomon ordonna d'aller le lendemain visiter tous les ateliers.

(Verso page 25)

 

Mais les trois scélérats qui avaient commis cet assassin[at] et qui voulaient transporter le cadavre de notre Maître plus avant dans la montagne s'étant aperçu d'une rumeur dans les Maîtres, se doutèrent que l'on s'était aperçu de l'absence du respectable Hiram. En conséquence, ils veillaient jour et nuit pour découvrir si l'on ne les trouveraient point dans le lieu où ils l'avaient enterré et si l'on ne faisait pas des recherches et ayant compté les Maîtres, voyant qu'il en manquait, ils étaient à tout moment aux écoutes pour voir leur retour. Ils les virent donc revenir un soir portant un cadavre dans le cabinet de Salomon. Ils se doutèrent d'abord que c'était notre Maître et que l'on avait découvert le lieu où ils l'avaient caché. Comme ils s'étaient aperçu qu'ils avaient enterré par mégarde deux de leurs outils, ils jugèrent qu'ils seraient découverts par cet indice, puisque les outils étaient marqués selon les ateliers, de façon que d'abord ils prirent la fuite. Les Maîtres faisaient la visite de l'atelier des Moabites, trouvèrent donc que trois Compagnons manquaient dans cet atelier et qu'ils s'étaient sauvés. Ils vinrent d'abord faire ce rapport à Salomon qui promit des grandes récompenses à ceux qui pourrait lui livrer ces trois malheureux. Et d'abord il fit faire un tombeau des plus superbes dans le sanctuaire et reprenant notre Maître par les mains cinq points de perfection, ils le fit inhumer et mettre dans le cercueil faisant mettre une plaque d'or dessus où ils fit graver l'ancien mot de Maître qui était « Jéhovah » et puis ils fit tendre sa chambre de deuil et voulut que l'on le portât dans tout son royaume.

Alors, il constitue le récipiendaire en lui disant :

Puisque, mon Frère, vous n'êtes point du nombre de ces malheureux et que votre zèle et votre constance vous fait mériter le sublime grade de Maître, je vous constitue en grade.

Il frappe 3 fois 3 coups, lui mettant l'épée sur la tête, s'il est RoseXCroix, et s'il ne l'est pas, il frappe trois sur chaque épaule et trois sur la tête. puis il

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lui donne les gants en lui disant :

Je vous donne ces gants qui par leur blancheur dénotent la candeur des Maîtres et que vous n'êtes du nombre de ceux qui ont trempé les mains dans le sang de l'innocent et je vous décore de ce tablier que les princes et les rois se sont fait honneur d'être décorés et je vous décore de ce ruban bleu qui dénote le zèle de tous les bons Maçons et la candeur de leurs ouvrages. Nous avons dans ce grade, mon Frère, comme dans les autres, des signes, mots, passe et attouchements. Le mot qui fut changé par la mort que ces malheureux Compagnons donnèrent à notre Maître Hiram était « Jéhovah », la passe 3593, nombre des Maîtres qui avaient la direction des travaux, les signe se faisait en portant la main droite au front en équerre, l'attouchement se donnait d'abord prenant l'index et disant Jakin, puis le médius disant Booz puis la dernière jointure du médius disant Jéhovah. Mais la crainte qu'eurent les Maîtres que notre respectable Hiram, dans les souffrances, n'eut été obligé de les révéler aux trois malheureux qui l'assassinèrent, les fit changer comme je vous l'ai dit aux premières paroles qu'ils diraient et au premier mouvement qu'ils feraient et à la façon qu'ils s'y prendraient pour le retirer de la fosse.

En conséquence, le mot est Mac Benac qui signifie : la chair quitte les os ou la chair est corrompue, la passe Giblim qui veut dire : il peut, et le signe est le signe d'effroi que firent les Maîtres lors qu'ils virent notre Maître assassiné. L'attouchement se fait par la façon dont ils s'y prirent pour tirer notre Maître et le relever de la fosse qui est : pied contre pied, genou contre genou, ventre contre ventre, joue contre joue, la main en grippe au poignet et la gauche en grippe sous l'épaule droite de celui que vous attaquez. En cet état, vous donnez le mot sacré et la passe. Il ne me reste à vous dire en attendant que par votre zèle et vos travaux, vous vous rendiez digne d'acquérir d'autres lumières.

Allez, mon cher Frère, vous faire reconnaître à tous les Maîtres en commençant par le 1er et le 2ème Survts.·. et leur donnant les mots, signes, paroles et attouchement.

Fin

(Verso page 26)

 

Catéchisme de Maître-Libre

 

D.·. Êtes-vous Maître ?

R.·. Examinez-moi, approuvez-moi ou désapprouvez-moi si vous le pouvez. L'acacia m'est connu.

D.·. Pourquoi dites-vous que l'acacia vous est connu et comment vous fut-il connu ?

R.·. Il m'est connu parce que ce fut par une branche de cet arbre que les Maîtres découvrirent où les malheureux Compagnons avaient caché le corps de notre Maître après qu'il l'aient assassiné.

D.·. Les Compagnons connaissaient donc l'acacia ?

R.·. Non, mais ayant envie de mettre une remarque* à l'endroit où ils déposèrent notre Maître, ils prirent une branche de cet arbre sans le connaître.

D.·. Quelle nécessité avaient-ils de reconnaître cet endroit ?

R.·. Pour revenir à plus grand loisir et le tirer de cet endroit pour le trans porter plus loin afin que leur crime resta enseveli dans l'oubli et que l'on ne puisse avoir aucune nouvelle pour en éviter la punition.

D.·. Quel est le soin d'un Maître en loge ?

R.·. C'est de voir si la Loge est couverte et si nous sommes en sûreté et à l'abri des profanes.

D.·. Quel âge avez-vous comme Maître ?

R.·. Sept ans passés.

D.·. Pourquoi un Maître répond-il sept ans passés ?

R.·. Parce qu'il fallait être depuis sept ans dans l'Ordre pour pouvoir venir à la maîtrise.

D.·. Expliquez-moi cela.

R.·. Il fallait trois ans d'apprentissage, deux ans de Compagnonnage et deux années sous maîtrise pour arranger les ateliers et diriger les Compagnons auparavant d'être reconnu Maître.

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D.·. Combien de personnes faut-il pour compléter une loge ?

R.·. Il en faut sept.

D.·. Qui sont ces sept ?

R.·. Le grand Maître, les deux Survts.·., deux Compagnons et deux Apprentis.

D.·. Ne peut-on tenir de Loge sans ces sept personnes ?

R.·. Si, mais il faut de toute nécessité le Grand Maître et ses Survts.·., de sorte que trois forment, cinq composent et que sept rendent la loge parfaite.

D.·. A quelle heure ouvre votre loge ?

R.·. A midi plein.

D.·. A quelle heure se ferme-t-elle ?

R.·. A minuit.

D.·. Comment voyage les Maîtres ?

R.·. De l'orient à l'occident au midi et au septentrion.

D.·. Pourquoi ?

R.·. Pour aller répandre la lumière dans toutes les parties de la terre.

D.·. Pourquoi les trois malheureux Compagnons résolurent-ils la mort de notre respectable Hiram ?

R.·. Par avarice et mauvaise foi à cause qu'ils avaient l'habitude de capter la paie de Maître et que par arrangement que notre Maître mit, s'apercevant qu'il était dupé ils se virent frustré de cette paye.

D.·. Comment notre Maître s'aperçut-il qu'il était dupé dans la paye qu'il faisait tous les samedis soirs ?

R.·. Notre Maître sachant le nombre des Maîtres et des Compagnons ainsi que des Apprentis qu'il avait à payer, avait coutume de mettre leur salaire d'un mois dans la caisse de la chambre interne où il les faisait venir tous pour recevoir leur paye, mais au bout de quelque temps il se trouva court d'argent, il jugea d'abord qu'il fallait que les Compagnons ou les Apprentis lui captassent la paye de Maître et pour éviter dorénavant d'être leur dupe il fit construire deux grandes colonnes qu'il fit mettre à l'entrée du temple, en dedans. A chaque colonne, il donna un mot, un signe, un attouchement et une passe. L'une était pour l'Apprenti, et l'autre pour les Compagnons et les Maîtres furent toujours payés à la chambre interne.

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D.·. Quel privilège a le fils d'un Maçon en loge ?

R.·. D'être reçu avant tout autre même devant une tête couronnée.

D.·. N'y a-t-il point de profane qui ait ce droit sur le fils d'un Maçon et sur tous les autres ?

R.·. Si un profane qui s'appellerait Jean a ce droit.

D.·. Pourquoi ?

R.·. Parce que la vénération que les Maçons ont pour ce saint fait que toutes les loges lui sont dédiées.

D.·. Pourquoi dédie-t-on toutes les loges à saint jean ?

R.·. Parce que ce fut le premier Maçon qui nous découvrit la lumière et qui prêcha la charité, l'égalité et l'amitié vers ses Frères.

D.·. Si vous aviez besoin d'un Maître, où le trouveriez-vous ?

R.·. Entre l'équerre et le compas.

D.·. Pourquoi répondez-vous ainsi ?

R.·. Parce que un Maître Maçon doit toujours être équitable et compasser ses actions afin de ne donner que des bons exemples.

D.·. N'y a-t-il point d'autres raisons qui vous oblige à répondre entre l'équerre et le compas ?

R.·. Si, c'est pour nous faire ressouvenir que notre Maître Hiram fu trouvé assassiné et enterré entre ces deux outils.

D.·. Comme s'aperçut-on sitôt que notre Maître Hiram avait été assassiné ?

R.·. Par son absence auprès de Salomon.

D.·. Expliquez-moi cela.

R.·. Notre Maître Hiram n'étant pas venu contre sa coutume dans le cabinet du roi Salomon depuis trois jours pour lui montrer les plans de la direction du temple, ce roi en fut inquiet ; vers le soir du troisième jour, il fit appeler tous les Maîtres pour savoir d'eux des nouvelles de son architecte. Mais les Maîtres n'ayant pu lui en donner, il craignit qu'il ne lui fut arrivé quelque accident et dit aux Maîtres d'aller dans tous les ateliers pour avoir de ses nouvelles et de lui venir faire le rapport tout de suite sans cependant faire du bruit.

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D.·. Les Maîtres ayant venu faire le rapport au roi que l'on n'avait point vu Hiram depuis trois jours, que résolut ce roi ?

R.·. Il dit qu'il fallait que Hiram eut été assassiné et les Maîtres pour montrer leur innocence se lavèrent d'abord les mains.

D.·. Que fit donc Salomon pour en avoir des nouvelles positives ?

R.·. Il dit qu'il fallait en faire une exacte recherche partout aux environs de Jérusalem et comme tous les Maîtres pour témoigner de leur zèle voulaient être du nombre de ceux qui la devait faire, Salomon leur dit qu'il ne pouvaient tous s'absenter des travaux sans donner des soupçons et pour ne point faire de jaloux, il les fit tirer à les scrutins en disant qu'il n'en fallait que neuf et que ceux qui ne seraient point du nombre retournerait aux travaux sans faire semblant de rien et espionnerait les différents mouvements qui pourraient se faire parmi les ouvriers.

D.·. Le scrutin tiré que firent les Maîtres et quel arrangement prirent-ils pour faire cette recherche ?

R.·. Ceux qui ne furent point élus par le scrutin revinrent le lendemain aux travaux comme si de rien n'était, mais les neuf des plus zélés avaient donné le choix pour faire la dite recherche, tinrent conseil ensemble et convinrent qu'il fallait fouiller les environs de Jérusalem à neuf lieues à la ronde pendant neuf jours et que le neuvième, ils se retrouverait tous ensemble sur le mont Sinaï, surnommé la montagne d'acacias pour se faire part de leurs recherches.

D.·. Comment partirent-ils ?

R.·. Trois par la porte d'orient, trois par la porte d'occident et trois par la porte du midi et ils fouillèrent tous les environs de Jérusalem pendant neuf jours et le neuvième, ils se trouvèrent sur la dite montagne où s'étant fait rapport de leurs inutiles recherches, ils restèrent dans un morne silence et dans l'affliction d'être obligés de retourner à Jérusalem sans avoir pu faire aucune découverte.

(Verso page 28)

 

 

D.·. Quelle fut leur résolution ?

R.·. Huit accablés de lassitude, résolurent de s'en retourner à Jérusalem pour donner part de leurs inutiles recherches au roi Salomon mais le neuvième plus zélé dit qu'il ne s'en retournerait pas qu'il n'eut fouillé toute cette montagne mais fatigué lui-même il voulut se reposer et pour cet effet il s'appuie à une branche d'acacia pour s'asseoir. la dit branche lui resta dans la main et il aperçut la terre mouvante dans cet endroit et fraichement remuée.

D.·. Que fit-il alors ?

R.. .·. Se doutant que cela renfermait quelque mystère, il appela ses huit camarades qui revinrent et leur ayant fait part de ce qui venait de lui arriver, leur montrant l'endroit, ils jugèrent à propos de fouiller la terre en cet endroit et ils se mirent tous à l'ouvrage. ayant creusé cinq pieds de profondeur, ils aperçurent un cadavre et le dégarnissant de la terre qui pouvait le couvrir encore, ils virent qu'il était au signe de Compagnon. Un linge rempli de sang lui couvre la face et trouvent dans la dite fosse une équerre et un compas.

D.·. Que firent-ils pour lors ?

R.·. Ils levèrent le linge qui lui couvrait le visage mais ils ne l'eurent point levé qu'il ne reconnurent le respectable Hiram assassiné.

D.·. Que firent-ils et que dirent-ils dans le moment ?

R.·. Reconnaissant notre Maître, ils reculèrent d'effroi puis s'approchant de la fosse et voyant les deux outils, ils dirent qu'il fallait que ce fut des malheureux Compagnons qui l'eussent assassiné pour avoir les secrets des Maîtres et crainte que par les douleurs, ils ne les eussent arrachés à notre Maître Hiram ils tinrent conseil ensemble afin de les changer.

D.·. Comment les changèrent-ils et comment s'y prirent-ils pour faire un changement de cette importance qui devait être communiqué au roi Salomon et à tous les Maîtres ?

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R.·. Ils résolurent donc que le mouvent (sic) qu'ils avaient déjà fait, reconnaissant notre Maître assassiné, serait le signe et comme ils avaient fait un mouvement d'effroi, ce fut le signe d'effroi. alors, ils dirent que la façon dont ils se prendraient pour le tirer de la fosse serait l'attouchement et que la parole qu'ils diraient en le relevant serait le mot sacré et la réponse, la passe.

D.·. Comment s'y prirent-ils pour le relever et que dirent-ils ?

R.·. Ils le prirent par les cinq points de la perfection : pied contre pied, genoux contre genoux, poitrine contre poitrine, joue contre joue, la main enserrée au poignet et la gauche enserrée sous l'épaule droite.

D.·. Que dirent-ils ?

R.·. Un le prenant par l'index de la main droite, dit Jakin ; le doigt glissa. Un autre le prit par le médius et dit Booz, ce deuxième doigt glissa. Aussi le troisième le prenant par les cinq points de perfection en disant Mac Benac, le releva de la fosse. Un quatrième tournant la tête, répondit Giblim.

D.·. Que signifient ces deux mots ?

R.·. Mac Benac signifie « la chair quitte les os » et Giblim signifie « il peut ».

D.·. Que firent les Maîtres après avoir retiré Hiram de la fosse ?

R.·. Ils attendirent la brume puis enveloppèrent Hiram dans leurs manteaux et le portèrent dans la chambre de Salomon.

D.·. Que fit ce sage roi, voyant Hiram assassiné ?

R.·. Il le découvrit pour voir où était le coup mortel et l'ayant examiné, il porta la main droite en équerre à la tête en disant : « les malheureux, ils lui ont écrasé la cervelle » puis il fit tendre la chambre de noir et il fit faire un superbe mausolée. Il fit mettre une plaque d'or dessus en i faisant graver le mot « Jéhovah » disant qu'il fallait découvrir ceux qui avaient ce meutre et que les deux outils devaient les faire desceller.

(Verso page 29)

 

 

 

D.·. Que firent les Maîtres pour découvrir ceux qui avaient commis cet assassinat ?

R.·. Ils firent en secret la visite des ateliers pour voir en quel atelier manquaient ces deux outils. Mais comme ces trois scélérats meurtriers s'étaient aperçus qu'il leur manquait une équerre et un compas, ils se doutèrent qu'ils les avaient perdus dans la fosse de notre Maître et comme ils étaient aux écoutés et en faction pour voir si l'on ne déterrait rien du vestige de leur assassin, vers le soir ils s'aperçurent que les Maîtres transportaient un cadavre secrètement enveloppé dans la chambre de Salomon et comme ils venaient du côté de la montagne, ils se doutèrent que ce devait être notre respectable Hiram. En conséquence pour éviter la punition de leur crime, ils se sauvèrent.

D.·. De quel atelier, étaient ces trois scélérats ?

R.·. De l'atelier des Moabites.

D.·. De quel pays, étaient-ils ?

R.·. De Phénicie, pays où se trouvaient les plus habiles ouvriers.

D.·. Pourquoi ces trois scélérats assassinèrent-ils notre Maître ?

R.·. Pour avarice, à cause qu'ils avaient coutume de capter la paye de Maître et que par l'arrangement que Hiram avait mis lorsqu'il s'aperçut qu'il était dupé, ils ne purent plus lui capter cette paye.

D.·. Comment s'y prirent-ils pour exécuter ce malheureux projet d'assassiner Hiram ?

R.·. S'apercevant que par l'arrangement d'Hiram, ils ne pouvaient plus capter la paye de Maître puisqu'il fait construire deux colonnes pour payer les Apprentis et les Compagnons moyennant les mots, signes, passes et attouchements de ces deux grades et que les Maîtres en avaient de tout différents et étaient payés à la chambre interne, ils résolurent ensemble de se procurer les secrets de Maître à quelque prix que ce fut.

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D.·. Comment y purent-ils parvenir ?

R.·. Comme il fallait qu'il puisse attraper notre Maître seul et à l'écart, ils épiaient le moment depuis longtemps et s'aperçurent que notre Maître avait accoutumé d'aller tous les soirs vers la minuit dans le temple faire sa prière à son dieu et voir si les Maîtres faisaient exécuter les plans qu'ils leur prescrivait. Ils résolurent donc de le surprendre dans le temple lorsqu'il viendrait selon sa coutume. Mais ils trouvèrent la difficulté bien grande à cause que les Maîtres tous les soirs après les travaux avaient accoutumé de faire la visite partout le temple pour prendre garde que personne s'y cachait pour y voler ; et puis la visite faite, ils rapportaient les clefs à notre respectable Hiram.

D.·. Comment donc purent-ils parvenir à le surprendre dans cet endroit ?

R.·. Ayant bien examiné tous les endroits du temple, ils s'aperçurent que sous les escaliers, il y avait une chambre qui servait de dépôt pour receler les outils cassés et brisés. Cette découverte leur fit prendre le dessein de se cacher dans cet endroit derrière un tas d'outils et vers le soir, ils firent ce qu'ils avaient médité. Ils cassèrent leurs outils et les portant à la fin des travaux dans le dépôt il s'y cachèrent et par là échappèrent à la vigilance des inspections des Maîtres qui selon la coutume à la fin de la journée, ayant mis les ouvriers dehors et ayant fait leur revue furent rapporter les clefs à notre Maître Hiram.

D.·. Que firent ces trois scélérats se voyant enfermés dans le temple ?

R.·. Ils sortirent du malheureux endroit qui avait servi à les receler et pour ne point manquer leur coup, ils dirent qu'il fallait pour que Hiram ne leur échappât pas, se placer à chaque porte bien armé et que lorsqu'il serait venu dans le temple, il ne fallait point le laisser sortir sans qu'il ne leur aurait pas donné les secrets d de Maître. Ils furent donc se placer un à la porte d'orient, un à la porte d'occident, un au midi et un au nord (sic) attendant Hiram

(Verso page 30)

 

 

pour commettre leur détestable dessein.

D.·. Comment s'armèrent-ils et avec quoi ?

R.·. Celui de la porte d'orient avec un levier ; celui du midi, d'un maillet et celui d'occident d'une règle attendant dans cette posture l'arrivée d'Hiram.

D.·. Par quelle porte notre Maître vint-il ?

R.·. Vers le minuit, il vint au temple selon sa coutume pour faire sa prière à Dieu et examiner les travaux. Il entra par la porte d'occident. il ne l'eut pas sitôt refermée sur lui, qu'il aperçut le premier de ces malheureux qui levait sa règle sur lui et qui lui demanda le mot et les secrets du Maître.

D.·. Que répondit notre Maître à ce malheureux ?

R.·. Il lui dit mon ami, je ne l'ai pont reçu ainsi. Travaille par ton zèle et ta constance mérite qu'il te soit confié.

D.·. Que fit ce malheureux après une réponse aussi douce ?

R.·. Il lui détacha un grand coup de sa règle sur l'épaule gauche.

D.·. Que fit le respectable Hiram, se voyant traité de la sorte ?

R.·. Il fut pour se sauver par la porte du midi mais il trouva le deuxième de ces misérables qui, levant son maillet sur lui, lui demanda le mot et le secret du Maître ou la vie.

D.·. Que répondit notre Maître Hiram à ce deuxième scélérat ?

R.·. Il lui dit : « Malheureux je ne l'ai point reçu de même et que prétendez-vous faire. Rien au monde n'est capable de me faire révéler ces secrets mais travaillez et par votre constance, tachez de mériter qu'il vous soit confié. »

D.·. Que fit ce misérable après une réponse si fraternelle ?

R.·. Pique de ne pouvoir avoir ce qu'il demandait et que notre Maître fut aussi ferme, il lui détacha un grand coup de maillet sur l'épaule droite qui étourdit Hiram.

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D.·. Que devint notre Maître dans cet état de perplexité ?

R.·. Il ramassa toutes ses forces et mettant toute sa confiance en Dieu, il fut pour se sauver par la porte d'orient. mais il trouva le troisième de ces assassins qui levant le levier sur lui, lui dit : « Ne crois point de nous échapper, il nous faut le mot de Maître et ses secrets ou ta vie. »

D.·. Que répondit notre Maître à ce malheureux assassins ?

R.·. Voyant que c'était un complot, il lui dit : « Ne pense pas, malheureux, que la mort que je vois inévitable à mes yeux, soit capable de me faire révéler un secret que j'ai promis solennellement et par serment de ne jamais révéler qu'à ceux qui l'auront mérité. Non, si tu le penses, tu te trompes mais travaille, par ton zèle, ta force, ta constance, mérite qu'il me soit ordonné de te confier cet important secret et je serai le premier à le demander pour toi, oubliant même que vous ayez offensé. »

D.·. Sans doute, ce malheureux, touché de la bonté de notre Maître se jeta à ses pieds et se repentit ?

R.·. Non, le misérable que le démon de l'avarice possédait, se voyant par la fermeté de notre Maître frustré de pouvoir capter les secrets de Maître pour en avoir la paye, lui détacha un si rude coup de levier sur la tête qu'il le jeta mort par terre.

D.·. Que firent ces trois scélérats voyant notre Maître mort à leurs pieds ?

R.·. Comme le jour commençait à pointiller, crainte d'être découverts, il le cachèrent sous les décombres du temple pour à plus grand loisir le transporter plus loin et puis sortirent du temple, le refermèrent bien.

D.·. Que devinrent-ils alors ?

R.·. Ils se remêlèrent à l'ouverture des travaux avec les autres ouvriers et revinrent travailler au temple avec eux pour espionner si rien ne transpirait de leur crime afin d'être à portée de s'évader au moindre soupçon.

D.·. Que firent-ils ensuite ?

(Verso page 31)

 

 

 

R.·. Vers le soir voyant que rien ne transpirait, ils se recachèrent dans le même endroit qui avait si bien servi à seconder leurs mauvais desseins et vers le minuit, ils reprirent le corps de notre Maître Hiram et sortirent du temple pour le transporter sur le mont Sinaï surnommé la montagne d'acacias où ils creusèrent de nouveau une fosse et y mirent notre Maître dedans à cause que le jour commençait à pointiller et que pour ne point donner de soupçon, il fallait qu'ils se rendent aux travaux, se proposant cependant de le transporter à plus grand loisir dans un endroit inhabité de la montagne pour que leur crime demeurât impuni.

D.·. Pourquoi donc ne revinrent-ils pas pour transporter notre Maître plus loin et reprendre les deux outils qu'ils avaient oubliés et qui par conséquent pouvait déceler que c'était eux qui avaient commis ce crime ?

R.·. Comme ils étaient aux écoutes pour voir si rien ne transpirait et s'étant aperçu d'une rumeur et grande tristesse parmi les Maîtres, ils craignirent de s'absenter de crainte de donner des soupçons. Mais comme le neuvième jour, après la rumeur, ils avaient envie d'aller achever leur dessein sur le compte de notre Maître, ils virent les neuf Maîtres rapporter un corps mort, ils se doutèrent que c'était celui d'Hiram et comme on ne pouvait avoir trouvé le corps sans les deux outils qu'ils s'étaient aperçu avoir laissé dans la fosse, ils se sauvèrent se doutant que ces deux outils les descelleraient.

D.·. Quels étaient des deux outils ?

R.·. Une équerre et un compas.

D.·. Comment étaient-ils dans la fosse ?

R.·. L'équerre à la tête, le compas aux pieds.

D.·. Quel était l'ancien mot de Maître et que signifiait-il ?

R.·. Jéhova, il signifie Grand Architecte.

D.·. Quelle était l'ancienne passe ?

R.·. 3593, elle signifiait le nombre des Maîtres qui était pour veiller aux ouvriers et qui recevait la paye de Maître.

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D.·. Quel était l'ancien signe et pourquoi le fait-on ainsi ?

R.·. L'ancien signe se fait encore dans nos loges. Il se fait lors que l'on parle au grand Maître, en portant la main en équerre au front comme pour se cacher la vue. Il se faisait ainsi à cause que l'éclat de sagesse qui environnait Salomon empêchait que l'on puisse regarder ce roi fixement et à cause de l'umilité qu'on lui portait. Nous le conservons encore à cause que ce sage roi fit ce mouvement lorsqu'il vit Hiram assassiné en disant : « Les scélérats lui ont écrasé la cervelle. »

D.·. Quel était l'ancien attouchement et comment se faisait-il ?

R.·. Lorsque les Maîtres avaient le samedi arrangé toutes les affaires du temple, ils venaient à la chambre interne où Hiram les recevait et leur demandait mot, signe, attouchement, passe et signification. Les Maîtres pour recevoir leur salaire prenait Hiram par la première jointure du doigt médius disant Jakin puis par la seconde disant Booz puis par la troisième disant Jehova, nous sommes 3593 Maîtres qui recevons ce salaire.

D.·. Après la mort d'Hiram, quelles significations donna-t-on à ces quatre chiffres ?

R.·. Que trois forme, que cinq compose, que neuf furent députés pour aller à la recherche du corps de notre Maître et que trois l'assassinèrent.

D.·. Comment frappe un Maître pour entrer en loge ?

R.·. Trois fois trois coups.

D.·. Que signifient ces trois fois trois coups ?

R.·. Qu'il y avait trois portes au temple, que trois scélérats assassinèrent notre Maître postés à ces trois portes et que ce fut par trois coups qu'il fut assassiné.

D.·. Pourquoi le Maître dans sa marche lève-t-il un pied ?

R.·. Pour ne point fouler le sang de l'innocent répandu dans le temple.

D.·. Que représente les trois pas qu'il fait par la double équerre levant le pied ?

R.·. Le passage du tombeau et la façon que les trois scélérats étaient placés lorsqu'ils l'assassinèrent pour lui capter le mot de Maître.

(Verso page 32)

 

 

D.·. Pourquoi pour fermer la loge répondez-vous qu'il est minuit plein ?

R.·. Parce que ce fut à passé minuit que notre Maître reçut le dernier coup qui le renverse mort.

D.·. Pourquoi pour l'ouvrir, répond-on midi plein ?

R.·. Parce que c'était à cette heure que les Compagnons quittaient les travaux pour aller mastiquer et se reposer pour prendre de nouvelles forces.

D.·. Comment nomme-t-on un Maçon ?

R.·. Gabahon.

D.·. Et son fils ?

R.·. Luffeton.

D.·. Pourquoi les Maçons quand ils se trouve en danger porte-t-il la main sur la tête entrelacé et renversés les doigts en haut en disant : « Gabaon » ?

R.·. C'est que du temps des guerres que Josué faisait, il donna une bataille près de la ville de Gabaon et comme le soir commençait à venir et que cela aurait pu lui ravir la victoire, il arrêta le soleil après une prière qu'il fit à Dieu, disant : « Soleil, arrête-toi sur Gabaon » et soudain il s'arrêta. ce qui lui fit remporter une victoire de plus complète et nous disons ce mot pour demander du secours à Dieu et à nos Frères.

D.·. Pourquoi vous servez-vous du mot : enfant de la veuve ?

R.·. C'est qu'après la mort d'Hiram, les Maçons se vouèrent à sa veuve respectant la mémoire de ce grand homme.

D.·. Quelle peine endurerait un profane qui oserait se glisser dans vos loges ?

R.·. Il serait mis sous une gouttière ou pompe et l'on le mouillerait de la t^te au pieds puis on le chasserait.

D.·. Avez-vous le secret des Maçons et où le tenez-vous ?

R.·. Oui, je tiens dans une boîte d'ivoire dont la clef est de corail.

D.·. Où allez-vous comme Maître ?

R.·. De l'occident à l'orient et par toute la terre.

D.·. Pourquoi ?

R.·. Pour répandre la lumière.

33

 

 

D.·. Où avez-vous été reçu Maître ?

R.·. Sur le tombeau d'Hiram.

D.·. Où avez-vous été constitué et par combien de coups ?

R.·. A l'orient, par trois fois trois.

D.·. Que signifient ces trois fois trois coups ?

R.·. Les neuf Maîtres députés à la recherche par trois différentes portes et les neuf jours qu'ils voyagèrent.

D.·. Quel est le mot de Maître ?

R.·. Mac Benac

D.·. Quel est la passe ?

R.·. Giblim.

D.·. Que doit savoir tout bon Maçon ?

R.·. Obéir, travailler et se taire.

D.·. Avec quoi travaillent les Maîtres ?

R.·. Avec la craie latérine et le charbon.

D.·. Quelle allégorie donnez-vous à ce travail ?

R.. Avec zèle, force et constance.

D.·. Quelle vertu doit posséder un Maçon ?

R.·. Savoir se vaincre, être discret et charitable vers ses Frères indigents par malheur et non par débauche.

D.·. Qu'avez-vous trouvé dans les différents voyages que vous avez faits.

R.. Des Maçons.

D.·. A quoi s'occupent-ils ?

R.·. A construire des cachots pour les vices et à élever des temples à la vertu.

D.·. Comment êtes-vous entré en loge de Maître ?

R.·. Le dos tourné à la loge.

D.·. Qu'a-t-on exigé de vous ?

R.·. Ma parole d'honneur de ne point me retourner.

D.·. Que vous a-t-on fait et dit en entrant pour être reçu Maître ?

R.·. On m'a arraché mon tablier de Compagnon, me disant que j'étais indigne de la porter.

D.·. Qu'avez-vous vu en entrant dans la loge de Maître ?

R.·. Larmes et tristesse.

D.·. Pourquoi ces larmes et tristesse.

R.·. Elles étaient occasionnées par la mort d'Hiram assassiné par trois scélérats de Compagnons.

(Verso page 33)

 

 

D.·. De quel pays était Hiram ?

R.·. De la tribu de Nephtali.

D.·. Quels étaient le père et la mère d'Hiram ?

R.·. Hiram était le fils d'un tyrien dont le nom est inconnu et d'une mère juive de la tribu de Lévi.

D.·. De quel pays était la femme d'Hiram ?

R.·. De la tribu de Dan au pied du mont Sinaï.

 

 

Pour les Visiteurs

 

D.·. D'où venez-vous ?

R.·. De la loge de Saint Jean.

D.·. Qu'avez-vous rencontré dans vos voyages ?

R.·. Des Maçons.

D.·. Que faisaient-ils ?

R.·. Ils construisaient des cachots pour les vices et élevaient des temples à la vertu.

D.·. Que doit savoir un bon Maçon ?

R.·. Obéir, travailler et se taire.

D.·. Qu'apportez-vous ?

R.·. Bon accueil aux Frères.

D.·. N'apportez-vous rien de plus ?

R.·. Le Vénérable Maître de ma loge vous salue par le nombre à vous connu.

D.·. Comment nomme-t-on votre loge et de quel orient êtes-vous ?

R.·. Elle se nomme ŠŠ. Et je suis de l'orient de ŠŠ..(il dit le nom de sa Loge et le nom de l'Orient d'où il est).

 

Fin de la Maîtrise .·. .·. .·.

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