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Constitutions d'Anderson 2/3 Traduction française pages 17 à 32

Constitutions d'Anderson 3/3 Traduction française pages 33 à 48

Constitutions d'Anderson 1/3 Traduction française pages 1 à 16

Partie Historique

Les renvois en bas de page sont en italiques ; les mentions marginales sont en rouge.

LA

CONSTITUTION (1)

 

Histoire, Lois, Obligations, Ordonnances

Règlements et Usages

 

DE LA

TRES RESPECTABLE CONFRERIE DES

FRANCS-MAÇONS ACCEPTÉS

RECUEILLIS

De leurs ARCHIVES GÉNÉRALES et

de leurs fidèles TRADITIONS

de nombreux âges

 

 

POUR ETRE LUES (2)

 

à l'admission d un NOUVEAU FRERE, quand le Maître ou le Surveillant commencera ou ordonnera à quelque autre Frère de lire comme il suit :

ADAM, notre premier ancêtre, créé à l'image de Dieu, le Grand Architecte de l'Univers, dut avoir les Sciences libérales, particulièrement la Géométrie, inscrites dans son c¦ur, car depuis la chute même, nous trouvons ces principes [inscrits] dans le c¦ur de ses descendants, lesquels principes, au cours des temps, ont été exposés et combinés en une

Année du Monde 1

4003 avant J.C.

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méthode adéquate de propositions, en observant les lois de la proportion empruntées à la technique (1). Si bien que les arts mécaniques donnèrent l'occasion aux savants de réduire les éléments de Géométrie en une méthode ; cette noble science, ainsi réduite, est le fondement de tous ces arts (particulièrement de la Maçonnerie et de l'Architecture) et la règle par laquelle ils sont conduits et appliqués.

Nul doute qu'Adam enseigna à ses fils la Géométrie et son usage dans les divers arts et métiers convenant, au moins, à ces temps anciens ; car CAIN, à ce que nous savons, construisit une Cité qu'il appela « CONSACREE » OU « DEDIEE », d'après le nom de son fils aîné ÉNOCH (2), et, devenu le prince d'une moitié de l'Humanité, sa postérité voulut imiter son royal exemple en développant à la fois la noble science et l'art utile.

Nous ne pouvons pas supposer non plus que Seth fut moins instruit qui, devenant le Prince de l'autre moitié de l'Humanité et aussi le premier qui cultiva l'Astronomie, a dû prendre un soin égal à enseigner la Géométrie et la Maçonnerie à ses descendants

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D'autres Arts furent aussi développés par eux, à savoir: le travail du métal par TUBAL CAIN, la musique par JUBAL, l'élevage et la fabrication des tentes par JABAL -ce dernier art étant de la bonne architecture ( 3 ).

 

3

qui eurent aussi le puissant avantage d'avoir Adam vivant au milieu d'eux .

Mais, sans tenir compte des récits douteux, nous pouvons conclure avec certitude que le Vieux Monde, qui dura 1 656 ans (1) ne pouvait pas être ignorant de la Maçonnerie et que la famille de Seth, tout comme celle de Cain, érigea de nombreux ouvrages surprenants, jusqu'à ce qu'à la fin, NOE, le neuvième descendant de Seth, [se vît] commandé et dirigé par Dieu pour construire la Grande Arche qui, quoiqu'en bois, fut certainement fabriquée selon la géométrie et d'après les règles de la Maçonnerie (2).

NOE et ses trois fils, JAPHET, SEM et CHAM, tous maçons authentiques, amenèrent avec eux, après le Déluge, les traditions et les arts antédiluviens et les communiquèrent largement à leur descendance de plus en plus nombreuse ; c'est ainsi que 101 ans après le Déluge, nous trouvons un grand nombre d'entre eux, sinon la race entière de NOE, employés dans la vallée de Sbinear (3) à la construction d'une ville et d'une grande tour (4), afin de se donner à eux-mêmes un nom et

Année du Monde 1757

avant J.C. 2247

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Car, par quelques vestiges de l'Antiquité, nous savons que l'un d'eux, le pieux ENOCH (5) (qui ne mourut pas mais fut transporté vivant au Ciel), prophétisa la conflagration finale au Jour du Jugement (comme nous le dit SAINT-JUDE (6)) et aussi le déluge général pour la punition du Monde. C'est pour cela qu'il éleva deux grands piliers (d'autres les attribuent à Seth), un de pierres et l'autre de briques sur lesquels étaient gravées les sciences libérales, etc. Et que le pilier de pierre subsista en Syrie jusqu'aux jours de l'Empereur Vespasien. (7)

 

4

de prévenir leur dispersion. Et ainsi, ils élevèrent leur ouvrage à une hauteur monstrueuse et, par leur vanité, provoquèrent Dieu à confondre leurs desseins en confondant leur langage, ce qui occasionna leur dispersion; cependant leur habileté n'en doit pas moins être louée car ils ont consacré plus de cinquante-trois ans à ce travail (1) prodigieux et, après leur dispersion, ils amenèrent avec eux la science suprême dans des contrées lointaines où ils en firent un bon usage dans l'établissement de leurs royaumes, républiques et dynasties. Et si, par la suite, ce[tte science] fut perdue sur la plus grande partie de la Terre, elle fut particulièrement conservoe à Sbineur et en Assyrie où NEMROD *, le fondateur de cette monarchie, aprés la dispersion, construisit beaucoup de splendides cités comme Erec, Accad et Calné en SHINEAR, d'où il passa plus tard en ASSYRIE et construisit Ninive, Rebovot, Calasb et Resen. (2)

Année du Monde 1810

2194 avant J.C.

Dans ces régions, au bord du Tigre et de l'Euphrate, fleurirent plus tard de nombreux savants prêtres et mathématiciens

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NEMROD, qui signifie « un rebelle » fut le nom qui lui fut donné par la Sainte-Famille et par Moise, mais, parmi ses amis, en Chaldée, son propre nom était BEL, qui signifie « SEIGNEUR » et, par la suite, il fut adoré comme un Dieu par beaucoup de nations sous le nom de Bel ou Baal, et il devint le Bacchus des anciens ou Bar Cush, le fils de CUSH. (3)

 

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connus sous le nom de CHALDEENS OU MAGES (1) qui conservèrent [cette] bonne science [qu'est] la Géométrie, de même que les ROIS et les grands hommes encouragèrent l'Art Royal. Mais il n'est pas opportun de parler davantage des prémisses, sauf dans une Loge formée.

De là, par conséquent, la Science et l'Art furent transmis à la fois aux âges postérieurs et à des climats éloignés, malgré la dispersion des langues ou dialectes, qui a pu donner naissance à la possibilité [qu'ont les] maçons et à l'ancien usage universel de [pouvoir converser sans parler et de se reconnaître l'un l'autre à distance plutôt qu'elle n'entravât les progrès de la Maçonnerie dans chaque colonie et leur communication dans leur dialecte national distinct. (2)

Et, il n'y a pas de doute, l'Art Royal fut apporté en Egypte par MITSRAÏM, le second fils de CHAM, environ six ans après la confusion de Babel et 160 ans après le déluge, quand il conduisit là sa colonie (car Egypte [se dit] Mitsraïm en hébreu). Nous savons en effet que l'inondation des rivages du fleuve du Nil a rapidement amené un progrès en géométrie qui, en conséquence, mit la Maçonnerie fort à contribution En effet, les anciennes [et] nobles villes, avec les autres magnifiques édifices de ce pays, en particulier les fameuses Pyramides, démontrent le goût précoce et le génie de cet ancien Royaume. De plus, (4) une de ces PYRAMIDES d'Egypte

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Les pierres de marbre, amenées par un long chemin des carrières d'Arabie, avaient, pour la plupart d'entre elles, 30 pieds de long et ses fondations couvraient le sol sur 700 pieds de chaque côté ou 2 800 pieds de tour et 481 de hauteur perpendiculaire. Et pour accomplir cet ouvrage, il fut employé, chaque jour, pendant 20 années entières, 360 000 hommes, par quelque ancien roi d'Egypte, longtemps avant que les Israélites fussent un peuple, pour l'honneur de son Empire et pour qu'à la fin elle devînt sa tombe. (5)

 

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est considérée comme la première des Sept Merveilles du Monde (1), sa description par les historiens et les voyageurs est presque incroyable.

Les Archives sacrées nous apprennent bien que les onze petits-fils de CANAAN (le plus jeune fils de CHAM) (2), se fortifièrent tôt dans des places-fortes et des villes solidement entourées de murs et érigèrent beaucoup de beaux temples et maisons particulières aussi, quand les Israélites, sous le Grand Josué, envahirent leur pays, ils le trouvèrent si régulièrement défendu que, sans l'immédiate intervention de Dieu en faveur de son peuple élu, les Cananéens eussent été inexpugnables et invincibles. Et nous ne pouvons pas supposer que les autres fils de CHAM, à savoir Chush son ainé en Arabie du Sud et Phut ou Phuts (maintenant appelé Fes) en Afrique Occidentale, n'aient pas fait aussi bien. (3)

Et sûrement, la belle et vaillante postérité de JAPHET (le fils aîné de Noé), même ceux qui voyagèrent à travers les îles des Gentils (4), doit avoir été aussi habile en Géométrie et en Maçonnerie, quoique nous ne connaissions que peu de leurs activités et de leurs ¦uvres puissantes, jusqu'à ce que leur surprenante connais-

 

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sance fût presque perdue par le désastre de la guerre et parce qu'elle n'a pas maintenu de relations convenables avec les nations policées et instruites: en effet, quand ces relations furent ouvertes dans les âges postérieurs, nous savons qu'ils commencèrent à devenir de très surprenants architectes.

La postérité de SEM a eu aussi les mêmes occasions de cultiver l'Art utile, même ceux d'entre eux qui plantèrent leurs colonies dans le Sud et l'Est de l'Asie; [et], à plus forte raison, ceux d'entre eux qui, dans le grand Empire assyrien, vécurent dans un Etat distinct ou furent mêlés à d'autres familles (1).De plus cette branche sacrée de SEM (de laquelle, par la chair, le CHRIST est venu) (2), ne dut pas être maladroite dans les arts savants d'Assyrie: car ABRAM, environ 268 ans après la confusion de Babel (3), fut appelé en dehors d'Ur en Chaldée où il avait appris la Géométrie et les Arts qui en sont issus, chose qu'il dut soigneusement transmettre à Ismaël, à Isaac et à ses enfants nés de Ketura (4) et, par Isaac, à Esaü et à Jacob et aux douze patriarches. Même les Juifs croient qu'ABRAM instruisit aussi les Egyptiens dans la science assyrienne.

AM. 2078

1926 avant J.C.

 

En fait, la famille élue [n'] utilisera longtemps [que] la seule architecture militaire, car ils étaient passagers parmi les [nations] étrangères, mais, avant que les 430 années de leur pérégrination fussent expirées, 86 ans même avant leur Exode (5), les Rois d'Egypte forcèrent la plupart d'entre eux à abandonner leurs instruments de berger et leurs équipements de guerre et

AM. 2427

1577 avant J.C.

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les exercèrent à un autre genre d'architecture en pierre et en brique comme la Sainte Ecriture et d'autres histoires nous l'apprennent ( 1 ); en quoi Dieu les dirigea avec sagesse, pour faire d'eux de bons maçons avant qu'ils ne possèdent la Terre promise alors fameuse par une très surprenante Maçonnerie.

Et tandis qu'ils marchaient vers Canaan, à travers l'Arabie, sous Moïse, Dieu prit plaisir à inspirer la sagesse au c¦ur de BETSALEEL, de la tribu de Juda, et d'AHOLIAB, de la tribu de Dan (3), pour ériger cette très glorieuse tente ou tabernacle, à l'intérieur de laquelle résidait la Shekina (4) qui, quoique n'étant ni de pierre, ni de brique, fut disposée selon la Géométrie. [C'était] une très belle pièce d'architecture (qui servit plus tard de modèle au Temple de Salomon), d'après le modèle que Dieu avait montré à Moïse sur la Montagne (5), en conséquence de quoi [Moïse] devint le MAITRE MAÇON GENERAL aussi bien que roi de Jeschurun (6), car il était à la fois habile dans toutes les connaissances égyptiennes et divinement inspiré par la plus sublime connaissance en Maçonnerie.

Ainsi les Israélites, à leur sortie d'Egypte, étaient un entier royaume de Maçons, bien instruits, sous la conduite de leur GRAND-MAITRE MOISE qui les ordonna souvent en une Loge régulière et générale, quand ils étaient dans le Désert et leur donna de sages obligations, règlements, etc. Les ont-ils bien observés ? Mais on ne peut mentionner davantage que les Prémisses.

 

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Et après qu'il furent possesseurs de Canaan, les Israélites ne se montrèrent pas inférieurs en Maçonnerie aux anciens habitants, mais, au contraire, la développèrent largement, grâce à la direction spéciale du Ciel; ils fortifièrent mieux et améliorèrent les maisons de leurs villes et les palais de leurs chefs et ils furent seulement inférieurs en architecture sacrée tant que le Tabernacle fut debout, mais pas pour longtemps, car le plus bel édifice sacré des Cananéens fut le Temple de Dagon à Gaza des Philistins, fort magnifique et assez grand pour recevoir 5000 personnes sous son toit, lequel [Temple] était artistement soutenu par deux colonnes principales et était une admirable découverte de leur puissante habileté en maçonnerie authentique, ainsi qu'on doit le reconnaître (2).

AM. 2554

1450 avant J.C.

Mais ce Temple de Dagon, et les plus beaux agencements de Tyr et de Sidon ne peuvent pas être comparés au Temple du Dieu Eternel à Jérusalem, commencé et fini, à l'étonnement du monde entier, dans le court espace de sept ans et six mois, par le très habile homme et très glorieux Roi d'lsrael, le Prince de la Paix et de l'Architecture, SALOMON, le fils de David, à qui

AM. 2554

1450 avant J.C.

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Par lesquelles (colonnes) le glorieux SAMSON [fit] écrouler [le Temple] sur les seigneurs des Philistins et fut aussi entraîné dans la même mort qu'il avait lancée sur ses ennemis parce qu'ils lui avaient crevé les yeux aprés qu'il eut révélé ses secrets à sa femme qui l'avait trahi [et livré] entre leurs mains; à cause de cette faiblesse, il n'eut jamais l'honneur d'être compté parmi les Maçons. Mais il n'est pas convenable d'écrire d'avantage à ce sujet (3).

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fut refusé cet honneur car il était homme sanguinaire (1), sous la direction de Dieu, sans [qu'on entendît] le bruit des marteaux des ouvriers (2), quoiqu'il y fût employé non moins de 3 600 princes ou maitres maçons pour conduire le travail d'après les instructions de Salomon, avec 80 000 tailleurs de pierre ou compagnons dans la montagne; et 70 000 man¦uvres: en tout ....... 153 600

en plus de la levée, sous Adoniram, pour travailler dans les montagnes du Liban alternativement avec les Sidoniens,

à savoir.........ŠŠŠŠŠŠŠŠŠŠŠŠ.... .. 30 000

faisant en tout :...... ŠŠŠŠŠŠŠŠŠŠ..183 600(3)

 

Pour un aussi grand nombre de Maçons habiles, Salomon fut largement obligé par HIRAM ou Huram, roi de Tyr, qui envoya ses maçons et charpentiers à Jérusalem

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Dans I Rois, V, 16, ils sont appelés Harodim, chefs ou prévôts assistant le roi Salomon, qui surveillaient le travail et leur nombre était seulement de 3 300. Mais [dans] 11 Chron. Il, 18, ils sont appelés Menabim, surveillants et contremaîtres du peuple au travail et au nombre de 3 600, soit parce que 300 pouvaient être de plus habiles artisans et les surveillants desdits 3 300, soit plutôt parce qu'ils n'étaient pas si excellents et [étaient] seulement députés maîtres pour remplir leur place en cas de mort ou d'absence, en sorte qu'il y ait toujours 3 300 maîtres en activité au complet; ou encore ils pourraient étre les Surveillants des 70 000 Ish Sabbal, hommes de peine ou man¦uvres qui n'étaient pas maçons mais servaient les 80 000 Ish Hotseb, tailleurs de pierres, appelés aussi Giblim, appareilleurs et sculpteurs, ou aussi Bonai bâtisseurs en pierres (4), dont une partie dépendait de Salomon, et l'autre d'Hiram, roi de Tyr, 1, Rois, V, 18. (5).

 

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et les pins et cèdres du Liban à Jaffa, le plus proche port de mer (1).

Mais, par dessus tout, il envoya son homonyme, HIRAM ou Huram (2), le Maçon le plus accompli de la Terre .

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Nous lisons (11 Chron. Il, 13) qu'HIRAM, roi de Tyr, (appelé ici Huram), dans sa lettre au roi SALOMON, dit: J'ai envoyé (3) un homme habile le Huram Abi. Il ne faut pas traduire [ce terme] selon [la version] vulgaire grecque ou latine, Huram, mon père comme si cet architecte était le pére du roi HIRAM, car sa description, ver[set] 14, réfute [cette interprétation] et le texte original signifie clairement Huram de mon pére, c'est-à-dire le chef mattre maçon de mon père, le roi ABIBAL (4) (qui grandit et embellit la ville de Tyr, comme nous en informent d'anciennes histoires, d'aprés lesquelles les Tyriens de ce temps étaient fort experts en Maçonnerie) (5). Quelques-uns pensent qu'HIRAM le Roi aurait pu appeler Hiram l'architecte « pére », ainsi que l'on pouvait appeler dans les anciens temps des gens savants et habiles, ou commeJoseph fut appelé le père du PHARAON, ou comme le méme Hiram est appelé le père de Salomon (11 Chron. IV, 16) où il est dit:

Shlomo lamelek abi huram asa

Hiram, son pére, fit pour le roi Salomon

Mais on surmonte cette difficulté en admettant d'abord que le mot Abif est le surnom d'Hiram le Maçon appellé aussi (chap. Il, 13) Hiram Abi [comme ici Hiram Abifl, car, comme il est si amplement décrit (chap. Il, 14), nous pouvons facilement supposer que son surnom n'aurait pu être caché. Et cette lecture prend son sens plein et complet, à savoir qu'HIRAM, roi de Tyr, envoya au roi Salomon son homonyme HIRAM ABIF, le prince des Architectes, dépeint (I Rois, Vll, 14) comme étant le fils d'une veuve de la tribu de Nephtali et (dans II Chron. II, 14) ledit roi de Tyr l'appelle l'enfant d'une femme parmi les filles de Dan et dans les deux références [il est dit] que son pére était un homme de Tyr. Cette difficulté est résolue,

 

 

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Et la prodigieuse dépense faite à cette occasion en augmenta encore l'excellence, car, à côté des vastes préparatifs du roi David (1), SALOMON, son fils, plus riche, et tous les Israélites fortunés et les nobles de tous les royaumes voisins y contribuèrent largement en or, argent et riches joyaux qui se montèrent à une somme presque incroyable (2).

Et nous ne lisons rien sur aucune chose en Canaan [qui soit] aussi grand le mur qui l'entourait faisait 7 700 pieds de tour (3) ;

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si nous supposons que sa mère était, soit de la tribu de Dan, soit [une des] filles de la ville appelée Dan dans la tribu de Nepôtali et que feu son père avait été un Nepôtalinite [ce qui explique pourquoi] sa mère était appelée une veuve de Nephtali, car son père n'est pas appelé un Tyrien d'origine, mais un homme de Tyr par résidence, comme Obed Edom, le lévite, est appelé un Githéen (4) parce qu'il vivait parmi les Githéens et l'apôtre Paul un homme de Tarse. D'ailleurs, en admettant une erreur des scribes et que son père ait été réellement un Tyrien par le sang et sa mère seule une enfant de Dan ou de Nephtali, ceci n'est pas un obstacle pour reconnaître sa vaste capacité car, comme son père travaillait dans l'airain, ainsi lui-même était empli de sagesse, d'intelligence et de savoir pour faire toutes sortes d'ouvrages d'airain. Et quand le roi SALOMON k réclama, le roi HIRAM, dans sa lettre à Salomon, dit : le t'envoie donc un homme habile et intelligent. Il est habile pour les ouvrages en or, en argent, en airain, en fer, en pierre et en bois, en étoffes teintes de pourpre et de bleu, en étoffes de byssus et de carmin et pour toutes les espèces de sculptures et d'objets d'art qu'on lui donne à exécuter. Il travaillera avec tes hommes habiles et avec les hommes habiles de mon seigneur David, ton père. Ce travailleur divinement inspiré confirma cette réputation en érigeant le Temple et en fabriquant sur place les objets du culte, bien loin au-delà des réalisations d'Aholiab et de Betsaleel, car il était aussi universellement apte à toute espèce de Maçonnerie.

 

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aucune construction sacrée ne pourrait de loin lui être comparée pour l'exactitude de ses proportions et de ses belles dimensions, du magnifique portique à l'est au glorieux et vénérable Saint des Saints à l'ouest (1), avec les appartements très élogants et très pratiques pour les rois et les princes, les prétres et les lévites (2), les Israélites et aussi les Gentils, car [le Temple] était une maison de prière pour toutes les nations (3) et [il pouvait] recevoir dans le Temple proprement dit et dans toutes les cours et appartements réunis, pas moins de 300 000 personnes, en accordant une coudée carré par individu, selon un modeste calcul (4).

Et si nous considérons les 1453 colonnes de marbre de Paros avec ses pilastres en nombre double, les uns et les autres couronnés de splendides chapiteaux de divers ordres, ainsi qu'environ 2 246 fenétres en plus de ceux du dallage avec les coûteuses décorations de l'intérieur que l'on ne peut décrire (et nous pourrions dire beaucoup plus) (5), nous devons conclure que son coup d'¦il dépasse l'entendement et qu'il fut, à juste titre, considéré comme la plus belle pièce de Maçonnerie sur Terre, de très loin, avant comme après, et la principale merveille du Monde ; et il fut dédié ou consacré de la manière la plus solennelle par le roi SALOMON (7).

AM. 3000

11004 avant J.C. (6)

Mais en laissant de côté ce que nous ne devons pas et, par conséquent, nous ne pouvons pas transmettre par l'écriture, nous pouvons en confiance affirmer que, quelqu'ambitieux qu'aient été les païens en cultivant l'Art royal, cet Art ne fut jamais rendu parfait jusqu'à ce que Dieu condescendît à instruire son Peuple élu en élevant l'importante tente dont nous avons parlé (8) et en construisant

 

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à la fin cette maison magnifique, élevée pour l'éclat spécial de sa gloire où il résidait entre les Chérabins (1) sur le Propitiatoire, et de là, il leur donna fréquemment des réponses d'oracles (2).

Cet édifice très somptueux, splendide, beau et glorieux attira bientôt des artistes curieux de toutes les nations [en sorte qu'] ils passèrent quelque temps à Jérusalem pour observer ses perfections particulières, tout autant qu'il était permis aux Gentils : de la sorte, ils découvrirent bientôt que le monde entier, toute habileté jointe, avait été fort inférieur aux Isruélites (3) en sagesse et enhabileté dansl'architecture, quand le sage roi SALOMON était GRAND-MAITRE de la Loge de Jérusalem, que le savant roi HIRAM était GrandMaître de la Loge de Tyr et l'inspiré HIRAM ABI étaitMaître des Travaux et que la Maçonnerie était sous le soin et la direction immédiate du Ciel, quand les nobles et les sages tenaient à l'honneur d'aider les maitres habiles et lesartisans et quand le Temple du VRAI DIEU devint la Merveille pour tous les voyageurs, au moyen de laquelle, comme sur le plus parfait modéle, ils corrigeaient à leur retour l'architecture de leur propre pays.

Ainsi, après l'érection du Temple de Salomon, laMaçonnerie fut développée dans toutes les nations voisines, car les nombreux artistes qui y avaient été employés sous la direction d'Hiram Abi se dispersèrent après son achèvement en Syrie, Mésopotamie, Assyrie, Chaldée, Babylonie, Médie,

 

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Perse, Arabie, Afrique, Asie mineure, Grèce et autres parties de l'Europe où ils enseignèrent cet art libéral aux fils de naissance libre (1) des personnes éminentes, grâce à l'habileté desquels les Rois, Princes et Potentats construisirent beaucoup de glorieux édifices etdevinrent GRANDS-MAITRES, chacun sur son propre territoire, et se piquèrent d'émulation pour exceller dans cet art royal. Bien plus, même à propos de l'INDE (2) avec laquelle des relations furent ouvertes, nous pouvons conclure de même. Mais aucune de ces nations, même toutes ensemble, ne put rivaliser avec les Israélites, encore moins les dépasser, et leurTemple demeura le modèle constant .

AM. 3648

356 avant J.C.

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Car quoique l'on suppose que le temple de Diane à Ephèse fut d'abord construit par quelques uns des descendants de Japhet qui avaient fait un établissement en Ionie vers les temps de Moïse, cependant il fut souvent détruit, et alors rebâti pour être perfectionné en Maçonnerie et nous ne pouvons calculer que l'époque de sa dernière et glorieuse érection (laquelle devint une autre des Sept Merveilles du Monde) n'a pas été antérieure à celle du Temple de Salomon (3) : au contraire, c'est longtemps aprés que les rois de l'Asie Mineure se groupèrent pendant 220 ans pour 1'achever, avec 107 colonnes du marbre le plus fin et beaucoup d'entre elles [décorém] de très exquises sculptures (chacune étant [élevée] aux frais d'un roi par les Maîtres Maçons DRESIPHON et ARCHIPHRON) pour soutenir le plafond en planches et le toit de pur bois de cèdre, tandis que les portes et revêtements étaient en cyprès (4). Par quoi il devint la perle de l'Asie Mineure, avec 425 pieds de long et 220 pieds de large (5). Aussi était-il un édifice si admirable que XERXES le laissa debout alors qu'il brûlait les autres temples dans sa route vers la Grèce : cependant, à la fin, il fut la proie du feu et fut complètement brûlé par un vil compagnon qui n'avait d'autre désir que de faire parler de lui, le jour même de la naissance d'Alexandre-Le-Grand (6).

 

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C'est ainsi que le GRAND MONARQUE NABUCHODONOSOR ne put jamais, malgré ses indescriptibles avantages, élever sa maçonnerie jusqu'à la belle grandeur et magnificence de l'édifice du Temple, aussi, dans sa belliqueuse rage, le brûla-t-il après qu'il eut subsisté dans sa splendeur 416 ans depuis sa consécration (1). Mais après avoir terminé ses guerres et proclamé la paix générale, il dirigea son c¦ur vers l'architecture et devint le GRAND-MAITRE MAÇON; et comme il avait auparavant amené captifs les habiles artistes de la Judée et des autres pays couquis (2), il créa vraiment la plus grande ¦uvre sur Terre, les murs même et la ville, les palais et

AM. 3416

588 avant J.C.

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[Ces murs avaient] 77 pieds d'épaisseur (3), 350 pieds de hauteur et 480 furlongs, ou 60 miles anglais, de tour, en un carré parfait de 15 miles de côté, construits en grandes briques, cimentées de bitume dur de cette vieille vallée de Shinear avec 100 portes d'airain, soit 25 sur chaque côté et 250 tours, plus hautes que les murs de 10 pieds.

De ces 25 portes partaient de chaque côté 25 rues en ligne droite, soit en tout 50 rues, chacune de 15 miles de long, avec quatre demirues à côté des murs, chacune de 200 pieds de large, alors que les rues entières étaient larges de 150 pieds. Et ainsi la cité entière était découpée en 676 carrés, chacun ayant 2 miles 1/4 de tour; autour de ces carrés étaient construites des maisons hautes de trois ou quatre étages, bien ornces et pourvues de cours, de jardins, etc. Une branche de l'Euphrate coulait en son milieu du nord au sud, sur laquelle, dans le c¦ur de la ville, fut construit un pont superbe d'un furlong de long et de 30 pieds de large, d'un art admirable pour pallier 1'absen¦ de fondations dans le fleuve. Et aux deux extrémités de ce pont étaient deux magnifiques palais, le Vieux Palais, résidence des

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