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les Jardins Suspendus, le Pont et le Temple de Babylone,
la troisième des Sept Merveilles du Monde, cependant
de beaucoup inférieurs quant à la sublime
perfection de la Maçonnerie au saint, charmant,
gracieux Temple de DIEU. Mais comme les Juifs captifs furent
d'une utilité spéciale à Nabuchodonosor
pour ses glorieuses constructions, et
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anciens rois, à l'extrémité est,
qui occupait l'espace de quatre carrés et le Nouveau
Palais, à l'extrémité ouest, construit
par Nabuchodonosor, qui occupait neuf carrés avec les
Jardins Suspendus (si souvent célébrés
par les Grecs), où les arbres les plus hauts
pouvaient pousser comme dans les champs. [Ces jardins]
formaient un carré de 400 pieds de chaque
côté, s'élevaient en terrasses et
étaient soutenus par de grandes voûtes
construites sur d'autres voûtes jusqu'à la
terrasse la plus élevée [qui] atteignait en
hauteur les murs de la ville, avec un aqueduc remarquable
pour arroser l'ensembje des jardins. L'ancienne Babel,
rénavée, se situait du côté est
du fleuve et la nouvelle ville, sur le côté
ouest, beaucoup plus grande que l'ancienne, [était]
construite de façon que cette capitale fût plus
importante que l'ancienne Niniw, quoiqu'elle
n'atteignît jamais plus de la moitié de ses
habitants. Le fleuve était endigué par des
berges de briques aussi épaisses que les murs de la
ville, de 20 miles de long, à savoir 15 miles
à 1'intérieur de la ville et 2 miles 1/2 en
amont et en aval, de façon à garder 1'eau
à l'intérieur de son cheval, et chaque rue qui
traversait le fleuve avait une porte d'airain pour descendre
à l'eau sur les deux berges. A l'ouest de la ville
était un lac prodigieux de 160 miles de tour avec un
canal coulant depuis le fleuve pour prévenir les
inondations en été.
Dans la vieille ville était la vieille tour de
BABEL (1) dont les fondations formaient un carré de
deux miles consistant en huit tours carrées
construites l'une sur l'autre, avec des escaliers
extérieurs tout autour [qui] conduisaient à
l'observatoire du sommet, haut de 600 pieds (soit 19 pieds
plus haut que la plus haute pyramide) grâce auquel
[les Babyloniens] devinrent les premiers astronomes. Et dans
les
18
continuant ainsi à travailler, ils
conservèrent leur grande habileté en
Maçonnerie et restèrent très capables
de reconstruire le Saint Temple et la Cité de SALEM
(1) sur ses vieilles fondations lorsque cela fut
ordonné par l'édit ou décret du GRAND
CYRUS, conformément à la parole de Dieu qui
avait prédit ce relèvement et ce décret
(2). Et
pièces de la Grande Tour, avec des toits
voûtés soutenus par des piliers de 75 pieds de
haut, on célébrait l'idolâtre adoration
de leur dieu BEL, jusqu'au moment où ce puissant
maçon et monarque érigea autour de l'ancien
édifice un Temple de deux furlongs de chaque
côté, c'est-àdire d'un mile de tour dans
lequel il logea les trophées sacrés du Temple
de SALOMON et une image en or de 90 pieds de haut qu'il
avait consa«ée dans la plaine de Dura, tout
comme il logeait auparavant dans la Tour beaucoup d'autres
images en or et de nombreux objets précieux qui
furent tous, par la suite, saisis par XERXES et dont la
valeur dépassait vingt et un millions de sterling.
Et quand [les constructions] furent achevées, le
Roi Nabuchodonosor [qui] marchait en cortège officiel
dans les jardins suspendus et [qui], de là,
embrassait d'un coup d'Šil la cité entière, se
vanta avec orgueil de son Šuvre grandiose: « N'est-ce
pas ici Babylone-la-Grande que j'ai bâtie comme
résidence royale pour la puissance de ma force et
pour la gloire de ma magnificence ? » Mais son orgueil
fut immédiatement rabattu par une voix du Ciel et il
fut puni pendant sept ans par une brutale démence
jusqu'à ce qu'il rendît gloire au Dieu du Ciel,
1'0mnipotent Architecte de l'Univers, chose qu'il rendit
publique par un décret [promulgué] à
travers tout l'Empire (3). Et il mourut l'année
suivante alors que sa Grande Babylone n'était pas
encore à moitié habitée (quoiqu'il
eût amené pour cela beaucoup de nations en
captivité), et elle ne fut jamais entièrement
peuplée car, 25 ans après sa mort, le GRAND
CYRUS la conquit et transféra le trône à
Suse en PERSE (4).
AM. 3468
536 avant J. C.
19
CYRUS ayant désigné ZOROBABEL (1), le fils
de Salathiel (de la lignée de David par Nathan, le
frère de Salomon dont la famille royale était
désormais éteinte) comme tête ou Prince
de la Captivité et comme le conducteur des Juifs et
des Isruélites revenant à Jérusalem,
ils commencèrent à poser les fondations du
SECOND TEMPLE et l'auraient rapidement fini si CYRUS avait
vécu (2). Cependant, à la fin, ils
placèrent le chaperon dans la sixième
année de DAR1US, le monarque perse, date à
laquelle [le Temple] fut dédié avec joie et
beaucoup de sacrifices par ZOROBABEL, le Prince et
Maitre-Maçon Général des Juifs, environ
vingt ans après le décret du Grand Cyrus (3).
Et, bien que ce Temple de ZOROBABEL fût bien
inférieur à celui de Salomon, qu'il ne
fût pas si richement orné d'or et de diamants
et de toutes sortes de pierres précieuses, qu'il n'y
eût ni la Shekina ni les saintes reliques de
Moïse, etc., [et comme] il avait été
élevé exactement sur les fondations de Salomon
et conformément au modèle, il était
encore l'édifice le plus régulier, le plus
symétrique et le plus glorieux du monde entier, comme
les ennemis des Juifs en ont toujours témoigné
et reconnu (4).
Enfin, 1'ART ROYAL fut apporté en Grèce
dont les habitants ne nous ont pas laissé de
témoignage de progrès aussi importants en
Maçonnerie avant le Temple
AM. 3489
515 avant J.C.
20
de Salomon (1); quant à leurs plus anciens
bâtiments, comme la citadelle d'Athènes, avec
le Parthénon ou temple de Minerve, ainsi que les
temples de Thésée ou de Jupiter Olympien, etc.
(2), ainsi que leurs portiques et forums, leurs
théâtres etGymnases, leurs salles publiques,
leurs surprenants ponts, leurs fortifications
régulières, leurs puissants bateaux de guerre
et leurs palais majestueux, tout ceci fut
élevé après le Temple de Salomon* et,
pour la plupart de [ces monuments], même après
le Temple de Zorobabel.
Nous ne trouvons nulle part non plus que les GRECS
fussent arrivés à aucune connaissance
considérable en Géométrie avant le
grand Thalès de Milet, le philosophe, (3), qui mourut
pendant le règne de Balthezar et aux temps de la
Captivité des Juifs (4). Mais son disciple, PYTHAGORE
(5), le très grand, est l'auteur de la
quarante-septième proposition du premier
* Les Grecs, étant tombés depuis longtemps
dans la Barbaric, [en] oubliant leur habileté
originelle en Maçonnerie (que leurs ancètres
avaient apportée d'Assyrie) à cause de leurs
fréquents métissages avec d'autres peuples
barbares, de leurs invasions intestines réciproques
et de leurs guerres dévastatrices et sanglantes,
jusqu'à ce que, par leurs voyages et relations avec
les Asiatigues et les Egyptiens (6), ils fassent revivre
leurs connaissances en Géométrie et en
Maçonnerie à la fois, encore que peu de Grecs
eussent eu l'honneur de les posséder.
AM. 3457
547 avant J.C.
21
livre d'Euclide (1) qui, si elle est dûment
observée, est le fondement de toute Maçonnerie
sacrée, civile et militaire*.
Le peuple de l'Asie mineure, vers cette époque,
donna de grands encouragements auxMaçons
pourqu'ilsérigent toutes sortes de constructions
somptueuses dont l'une ne doit pas être
oubliée, car elle est généralement
considérée comme la quatrième des Sept
Merveilles du Monde, à savoir le Mausolée, ou
tombe de Mausole, roi de Carie, entre la Lycie et l'Ionie,
à Halicarnasse sur les flancs du mont Taurus en ce
royaume, [édifié] à la commande
d'Artémise, sa veuve éplorée, comme
splendide témoignage de son amour pour lui. [Il
était] construit du marbre le plus surprenant,
[mesurait] 411 pieds de tour, 25 coudées de hauteur,
[était] surmonté de 26 colonnes ornées
de la plus fameuse sculpture, le tout [était] ouvert
de tous côtés avec des voûtes de 73 pieds
de large édifiées par les quatre principaux
Maîtres Maçons et graveurs de ces temps,
* PYTHAGORE voyagea en Egypte l'année de la mort
de Tbalès et y vécut 22 ans parmi les
prêtres, devint expert en Géométrie et
dans toutes les sciences égyptiennes jusqu'à
ce qu'il fût capturé par Cambyse, roi de Perse,
et envoyé à Babylone où il eut de
nombreux entretiens avec les MAGES chaldéens et les
érudits JUIFS babyloniens, de qui il acquit une
grande connaissance qui le rendit très
célèbre en Grèce et en Italie; à
cette époque, Mardochée était premier
ministre d'Êtat d'Assuérus, roi de Perse et,
dix ans aprés, le Temple de ZOROBABEL fut
achevé ( 3 );
AM. 3652
352 avant J.C.
AM. 3479
525 avant J.C.
AM. 3498
506 avant J.C.
22
à savoir le côté est par Scopas,
l'ouest par Léochares, le nord par Brias et le sud
par Timothée.
Mais après PYTHAGORE, la Géométrie
devint l'étude chérie de la Grèce
où apparurent beaucoup de savants philosophes.
Quelques-uns d'entre eux inventèrent diverses
propositions ou éléments de
Géométrie et les rendirent applicables aux
arts mécaniques*. Nous ne pouvons pas non plus douter
du fait que la Maconnerie resta en bons termes avec la
Géométrie, ou plutôt la suivit toujours
au fur et à mesure de ses progrès graduels,
jusqu'au moment où l'admirable EUCLIDE de Tyr fleurit
à Alexandrie, lequel Euclide (1), rassemblant les
éléments épars de la
Géométrie, les synthétisa en une
méthode qui n'a jamais été
améliorée (et pour cela son nom sera toujours
célébré), sous le patronage de
PTOLEMEE, fils de Lagos, roi d'Egypte (2), un des
successeurs immédiats d'Alexandre le Grand.
* Peut-être ont-ils emprunté à
d'autres nations leurs prétendues inventions (3)
comme Anaxagore, Oenapide, Brysson, Antiphon,
Démocrite, Hippocrate et Théodore de
Cyrène, le maître du divin PLATON, qui
développa la Géométrie et publia l'Art
Analytique; de son académie sortirent un grand nombre
de savants qui *répandirent bientôt leur
connaissance en pays lointains comme Léodamos,
Théétète, Archytas, Léan,
Eudoxe, Ménechme et Xénocrate, le maître
d'Aristote, de l'Académie duquel sortirent aussi
Eudème, Théophraste, Aristée, Isidore,
Hypsiclès et beaucoup d'autres (4).
AM. 3 700
304 avant J.C.
23
Et comme la noble science vint à être plus
méthodiquement enseignée, l'Art royal plus
généralement estimé et
développé parmi les Grecs, ceux-ci, à
la fin, arrivèrent à la même
habileté et magnificence [en cet art] que leurs
maîtres, les Asiatiques et les Egyptiens.
Le roi d'Egypte [qui lui] succéda, PTOLEMEE
PHILADELPHE (1), ce grand promoteur des arts libéraux
et de toutes les connaissances utiles, rassembla la plus
grande bibliothèque de la Terre et fit pour la
première fois traduire l'Ancien Testament (au moins
le Pentateuque) en grec (2), devint un excellent architecte
et le Maître MAÇON GENERAL, [car il]
éleva, parmi ses autres constructions, la fameuse
TOUR DE PHAROS , la cinquième des Sept Merveilles du
Monde.
AM. 3 748
256 avant J.C.
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10- Elle était située dans une île
près d'Alexandrie, à l'une des embouchures du
Nil, d'une hauteur merveilleuse, [réalisée
grâce] au travail le plus habile, le tout en marbre le
plus fin; et elle coûta 800 talents, soit environ 480
000 couronnes. Le maître d'Šuvre, sous [les ordres] du
roi fut Sostrate, un Maçon très habile. Et
[cette Tour] fut, plus tard, fort admirée par Jules
César qui était bon juge de la plupart des
choses quoique essentiellement compétent en
[matière de] guerre et de politique (3).Elle
était destinée à [être] un phare
pour le port d'Alexandrie. A cause de cela, les phares de la
méditerranée furent souvent appelés
« Pharos ». Cependant, quelques auteurs
mentionnent à sa place, en tant que cinquième
Merveille du monde, le Grand OBÉLISQUE de
Sémiramis, haut de 150 pieds, [occupant] 24 pieds
carrés à la base, ou 90 de tour au niveau du
sol, le tout en une seule pierre s'élevant en
pyramide, apportée d'Arménie à Babylone
à peu près à l'époque du
siège de Troie, si nous en croyons l'histoire de
SEMIRAMIS (4).
24
Nous pouvons croire rcellement que les nations
africaines, jusqu'à la côte atlantique
même, imitèrent vite l'Egypte dans de tels
progrès quoique l'histoire soit muette et qu'aucun
voyageur n'ait été encouragé à
découvrir les restes estimables de ces nations
autrefois renommées (1).
Nous ne devons pas oublier non plus la savante ile de
SICILE OU fleurit le prodigieux géomètre
ARCHIMEDE* lequel, malheureusement, fut mis à mort
quand Syracuse fut prise par le général romain
Marcellus (2): car [c'est] de Sicile tout autant que de la
Grèce, de l'Egypte ou de l'Asie [que] les anciens
Romains apprirent à la fois la SCIENCE et 1'ART,
[car] ce qu'ils savaient auparavant était, ou maigre
ou irrégulier mais au fur et à mesure qu'ils
subjuguaient les Nations, ils firent d'importantes
découvertes dans l'une ou dans l'autre et, en hommes
avisés, ils emmenèrent en captivité
à Rome, non la masse du peuple, mais les arts et les
seiences, [en la personne des] plus éminents
professeurs et techniciens; ainsi Rome devint le centre de
la Connaissance aussi bier, que du pouvoir impérial
jusqu'à ce que [les Romains] arrivent au
zénith de la gloire, SOUS AUGUSTE CESAR (3) (SOUS le
règne de qui est né le MESSIE de Dieu, le
* A cette époque fleurissaient en Grèce
ERATOSTHENE et CONON (4), à qui
succédèrent 1'excellent APOLLONUS de Perga et
bien d'autres qui Vécurent avant la naissance du
Christ, lesquels, quoique n'étant pas des
maçons opératifs, étaient cependant de
bons géomètres ou, du moins, cultivaient la
Géométrie qui est la base solide de la
Maçonnerie authentique et de sa règle.
AM. 3792
212 avant J.C.
AM. 4004
25
Grand Architecte de l'Eglise) (1) lequel, ayant
donné le calme au monde en proclamant la paix
universelle, encouragea hautement les artistes habiles qui
avaient été élevés dans la
liberté romaine ainsi que leurs savants disciples et
élèves, en particulier le grand VITRUVE, le
père de tous les vrais Architectes jusqu'à ce
jour (2).
C'est pourquoi on peut croire raisonnablement que le
glorieux AUGUSTE devint Grand-Maître de la Loge de
Rome car, outre qu'il patronait Vitruve, il améliora
fortement le bien-être des compagnons, ainsi qu'il
ressort du grand nombre d'édifices magnifiques
[élevés] sous son règne, dont les
vestiges sont le modèle et le critère de la
Maçonnerie authentique, car ils sont vraiment la
synthèse des architectures asiatiques,
égyptiennes, grecques et siciliennes, que nous
désignons souvent sous le terme de STYLE D'AUGUSTE et
que nous ne faisons maintenant qu'imiter sans être
encore arrivés à la perfection.
Les vieilles Archives des Maçons contiennent
d'importants renseignements sur leurs Loges depuis le
commencement du monde dans les nations civilisées,
spécialement en temps de paix et lorsque les pouvoirs
civils, haïssant la tyrannie et l'esclavage,
donnèrent carrière légitime au brillant
et libre génie de leurs heureux sujets; car les
Maçons étaient toujours au-dessus des autres
artistes, les favoris des Puissants et ils leur devinrent
nécessaires pour leurs grandes entreprises en toutes
26
sortes de matériaux, non seulement en pierre,
brique, bois, plâtre, mais aussi en toile ou en peau
ou en quoi que ce soit [qui sert] à faire des tentes
et dans les différentes sortes d'architecture.
Il ne faut pas oublier non plus que les peintres aussi et
les statuaires* furent toujours considérés
comme bons maçons, aussi bien que les constructeurs,
les tailleurs de pierre, les briquetiers, les charpentiers,
les menuisiers, les tapissiers ou les fabricants de tentes
et un grand nombre d'artisans que l'on pourrait nommer qui
travaillaient selon la géométrie et les
règles de la construction,
* Car ce n'est pas sans de bonnes raisons que les Anciens
pensaient que les règles des belles proportions dans
la construction étaient copiées ou
relevées d'après les proportions du corps
naturel: c'est pourquoi PHIDIAS est reconnu comme un ancien
Maçon pour avoir érigé la statue de la
déesse Nemesis à Rhamnonte, haute de 10
coudées, et celle de Minerve à Athènes,
de 26 coudées de haut, et celle de JUPITER OLYMPIEN
assis dans son temple, en Achaïe, entre les
cités d'Elis et de Pise, statue faite d'un nombre
incalculable de petits morceaux de porphyre. [Et cette
statue était] fort grandiose et proportionnée,
à tel point qu'elle fut considérée
comme une des Sept Merveilles du Monde (1), comme le fameux
COLOSSE de Rhodes [qui] en était une autre [et qui
était] la plus grande statue qui ait jamais
été érigée, faite de
métal et dédiée au SOLEIL. [Elle
mesurait] 70 coudées de haut. A distance, elle
ressemblait à une grande tour à
l'entrée d'un port [elle avait] I'enjambement assez
grand pour que les plus importants bateaux puisse passer
dessous à la voile. [Elle fut] construite en 12 ans
par CARES, un fameux Maçon et statuaire de Sicyone,
élève du grand Lysippe de la méme
Fraternité. Ce puissant COLOSSE, après avoir
tenu 56 ans, fut renversé par un tremblement de terre
et tomba en ruine, [il restait] la Merveille du Monde
jusqu'en l'année du Seigneur 600, date à
laquelle le sultan d'Égypte en enleva les restes, ce
qui nécessita 900 chameaux (2).
27
quoique aucun depuis Hiram Abi ne fût
renommé pour son habileté dans toutes les
branches de la Maçonnerie: Et làdessus, assez.
Mais parmi les païens, tandis que la noble science
[de la] géométrie était dûment
cultivée à la fois avant et après le
règne d'Auguste, même jusqu'au V' siècle
de l'Ere Chrétienne la Maçonnerie était
tenue en grande estime et vénération; et, tant
que l'Empire romain subsista dans sa gloire, l'Art Royal fut
protégé avec soin jusqu'à
l'Extrême Thulé (1) et une Loge [était]
érigée dans presque chaque garnison romaine
(2), grâce à quoi les Romains transmirent
généreusèment leur babileté aux
parties septentrionales et occidentales de l'Europe qui
avaient grandi dans la barbarie avant la conquete romaine,
quoique nous ne sachions pas exactement pendant combien de
temps. Quelques auteurs en effet pensent qu'il y eut
quelques vestiges de bonne Maçonnerie [datant]
d'avant cette période dans quelques parties de
l'Europe, élevés par le talent surprenant que
les premières colonies amenèrent avec elles,
tels sont les édifices celtiques érigés
par les anciens Gaulois et par les anciens
--------------------------------------------
11- Par Ménélas, Claude,
Ptolémée (qui fut aussi le prince des
astronomes), Plutarque, Eutocins (qui raconte les inventions
de Pbilon Dioclès, Nicomède, Sphoros et du
savant mécanicien Héron), par Ctésibius
aussi, I'inventeur des pompes (célébré
par Vitruve, Proclus, Pline et Athénée) ainsi
que par Geminos que quelques-uns ont égalé
à Euclide, ainsi que par Diophante, Nicomaque,
Serenus, Proclus, Pappus, Théan, etc., tous
géomètres et illustres pratiquants des arts
mécaniques ( 3 ).
28
Bretons (1), aussi qui étaient une colonie de
Celtes, longtemps avant que les Romains n'envahissent cette
terre*.
Mais quand les GOTHS et les VANDALES qui n'avaient jamais
été conquis par les Romains,
submergèrent, comme un déluge
général, l'EMPIRE ROMAIN, ils
détruisirent complètement, dans leur rage
belliqueuse et leur grande ignorance, beaucoup des plus
beaux édifices, dégradèrent les autres
[et n'en laissèrent] échapper [que] fort peu
(2). De même, les nations asiatiques et africaines
subirent la même calamité à la suite des
conquêtes des MUSULMANS dont le grand dessein
était seulement de convertir le monde par le Feu et
l'Epée au lieu de cultiver les Arts et les Sciences
(3).
Ainsi, sur le déclin de l'Empire romain, quand les
garnisons de Bretagne furent épuisées, les
ANGLEs et autres BAS SAXONS (4), invités par les
anciens BRETONS à venir à leur secours contre
les SCOTS et
* Les indigènes vivant dans les colonies romaines
doivent d'abord s'être instruits en construisant des
citadelles et des ponts et autres fortifications
indispensables et, ensuite, quand leur établissement
amena la paix, la liberté, et l'abondance, les
aborigènes imitèrent vite en Maçonnerie
leurs conquérants savants et policés [car ils]
eurent alors le loisir et l'envie d'élever de
magnifiques constructions. Mieux, même les hommes
ingénieux des nations voisines qui n'avaient pas
été conquises apprirent beaucoup des garnisons
romaines, en temps de paix et de libres relations; aussi ces
nations devinrent des émules de la gloire romaine et
furent reconnaissantes d'avoir été conquises
car c'était pour elles le moyen de revenir de leur
ancienne ignorance et de leurs préventions quand
elles commencèrent à faire leurs
délices de l'Art royal (5).
448 après
J.C.
29
les PICTES subjuguèrent finalement la partie sud
de cette ile qu'ils appelèrent Angleterre ou terre
des Angles; [ces Angles], apparentés aux Goths, ou
plutôt une branche des Vandales (1), avaient les
mêmes dispositions guerrières et, comme [ils
étaient] des païens ignorants, ils
n'encouragèrent rien d'autre que la guerre,
jusqu'à ce qu'ils devinssent chrétiens (2).
Mais alors, trop tard, ils regrettèrent l'ignorance
de leurs pères [qui avait causé] la grande
perte de la Maçonnerie romaine, mais ils ne savaient
pas comment la réparer (3).
Toutefois, en devenant un peuple libre (ainsi qu'en
attestent les anciennes lois saxonnes) (4) et ayant des
dispositions pour la Maçonnerie, ils
commencèrent* bientôt à imiter les
Asiatiques, les Grecs et les Romains en érigeant des
Loges et en encourageant
Sans doute, quelques rois saxons et écossais,
ainsi que beaucoup de [membres de la] Noblesse, de la haute
Gentry et du Haut-Clergé devinrent les
Grands-Maîtres de ces Loges primitives, à cause
du grand zèle qui régnait alors pour la
construction de magnifiques Temples chrétiens (5). Ce
zèle devait aussi les amener à
s'enquérir des lois, obligations, règlements,
coutumes et usages des anciennes Loges qui avaient dû,
pour la plupart être préservées par la
tradition et [par le fait que] elles se trouvaient
probablement toutes dans les parties des iles Britanniques
qui ne furent pas conquises par les Saxons (6); de
là, avec le temps, elles ont pu être
rapportées et les Saxons s'y sont
intéressés avec plus de soin [qu'ils n'en ont
mis à] faire revivre la Géométrie et la
Maçonnerie romaines, car de tous temps nombreux ont
été ceux qui ont été plus
curieux et soigneux des lois, formes et usages de leurs
sociétés respectives que de leurs ARTS et
SCIENCES.
Mais ni ce qui fut transmis, ni la manière
utilisée ne peuvent être communiqués par
écrit, tout comme aucun homme ne peut vraiment le
comprendre sans la clef d'un compagnon.
30
les Maçons. Car ils furent instruits non seulement
par les fidèles traditions et les restes estimables
des BRETONS, mais aussi par des princes étrangers
dans les Etats desquels l'Art royal avait été
bien préservé des ruines [causées par
les Goths, particulièrement par CHARLES-MARTEL, roi
de France,
il mourut en 741
après J.C.
qui, d'après les anciennes Archives des
Maçons, envoya en Angleterre plusieurs artisans
experts et savants architectes, conformément aux vŠux
des rois saxons (1). Ainsi, durant l'Heptarchie (2),
l'Architecture gothique (3) fut aussi fortement
encouragée ici que dans les autres terres
chrétiennes.
Et quoique les nombreuses invasions des DANOIS (4) aient
occasionné la perte de nombreuses archives, elles
n'ont pas empêché cependant, dans les temps de
trêve ou de paix, le bon travail, quoique [celui-ci ne
fût pas] réalisé selon le style d
'Auguste. Mieux,les grandes dépenses engagées
à cet effet, ainsi que les surprenantes inventions
des artistes pour suppléer à l'habileté
romaine, aussi bien qu'ils le pouvaient, démontrent
leur estime et leur amour de l'Art royal et ont rendu les
CONSTRUCTIONS GOTHIQUES vénérables, encore que
ceux qui goûtent l'architecture ancienne [les
considèrent comme n'étant pas l'exemple]
à imiter.
Et après que les Saxons et les Danois eurent
été conquis par les NORMANDS (5), dès
que les guerres eurent pris fin et que la Paix eut
été proclamée, la Maçonnerie
gothique fut en
832 après
J.C.
1066 après
J.C.
31
couragée, même sous le règne du
Conquérant* et de son fils GUILLAUME-LE-ROUX qui
construisit Westminster Hall, peut-être la plus grande
salle de l'univers (1).
D'ailleurs, ni les guerres des Barons (2), ni les
nombreuses guerres sanglantes des rois normands qui leur
succédèrent et les conflits [qui
éclatèrent] entre leurs branches ne
gênèrent guère (3) [la construction] des
très somptueux et très splendides
édifices de ces temps, élevés par le
Haut-Clergé (qui, bénéficiant de gros
revenus, pouvait bien supporter cette dépense) et
même par la COURONNE, car nous lisons que le roi
EDOUARD III avait un officier appelé
Franc-Maçon du roi ou Inspecteur
général de ses bâtiments dont le nom
était HENRY YEVELE, employé par le roi pour
construire diverses abbayes (4) ainsi que la CHAPELLE de
Saint-Etienne à Westminster, où siège
maintenant la chambre des Communes en Parlement (5).
Mais pour l'instruction complémentairedes
candidats et des plus jeunes Frères, [il existe] un
certain [document d'] Archives des Francs-Maçons
écrit sous le règne d'EDOUARD IV, de la
branche normande, [qui] donne les renseignements suivants,
à savoir
* Guillaume leconquérant construisit la Tour de
LONDRES et beaucoup de châteaux-forts dans le pays (6)
ainsi que plusieurs édifices religieux. Son exemple
fut suivi par la nablesse et le clergé,
particulièrement par Roger de Montgemery, comte
d'Arandel (7), l'archevêque d' York, l
'évêque de Durbam (8) et GUNDULPH,
évêque de Rochester et éminent
Architecte (9).
Vers 1362 après
J.C.
Vers 1475 après
J.C.
32
que (1), bien que les anciennes Archives de la
Confrérie en Angleterre aient été, pour
beaucoup d'entre elles, détruites ou perdues dans les
guerres des Saxons et des Danois (2), pendant que le roi
Athelstan ( 3 ),(le petit-fils du Roi ALERED-LE-GRAND,
architecte éminent), le premier roi d'Angleterre oint
et qui traduisit la Sainte Bible en langue saxonne,
après qu'il eut redonné au pays le repos et la
paix (4), construisit beaucoup de grands ouvrages et
encouragea beaucoup de Maçons [venus de France qui
furent nommés Surveillants de ses travaux et [qui]
apportèrent avec eux les obligations et les
règlements des Loges conservés depuis
l'époque romaine. Ils persuadèrent aussi le
Roi d'améliorer la Constitution des Loges anglaises,
d'après le modèle étranger et
d'augmenter les salaires des Maçons opératifs
(4).
Que le plus jeune des fils dudit roi (5), le prince
Edwin, [qui] avait été instruit en
Maçonnerie, assuma les charges de MAITRE MAÇON
à cause de l'amour qu'il avait pour ledit
métier et les honorables principes sur lesquels il
est fondé, qu'il acheta (6) une charte de
liberté de son père, le roi Atbelstan, pour
les Maçons qui avaient le droit de correction entre
eux (comme on disait autrefois), c'est-à-dire la
liberté et le pouvoir de s'administrer
eux-mêmes, d'amender ce qui pouvait advenir de mal et
de tenir une communication ou Assemblée
générale annuelle.
Que, en conséquence, le prince EDWIN convoqua tous
les Maçons du royaume pour se joindre à lui
dans une Assemblée
Vers 930 après
J.C.
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3eme partie
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