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Constitutions d'Anderson 2/3 (pages 17 à 32)

Constitutions d'Anderson 1/3 Traduction française pages 1 à 16

Constitutions d'Anderson 3/3 Traduction française pages 33 à 48

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les Jardins Suspendus, le Pont et le Temple de Babylone, la troisième des Sept Merveilles du Monde, cependant de beaucoup inférieurs quant à la sublime perfection de la Maçonnerie au saint, charmant, gracieux Temple de DIEU. Mais comme les Juifs captifs furent d'une utilité spéciale à Nabuchodonosor pour ses glorieuses constructions, et

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anciens rois, à l'extrémité est, qui occupait l'espace de quatre carrés et le Nouveau Palais, à l'extrémité ouest, construit par Nabuchodonosor, qui occupait neuf carrés avec les Jardins Suspendus (si souvent célébrés par les Grecs), où les arbres les plus hauts pouvaient pousser comme dans les champs. [Ces jardins] formaient un carré de 400 pieds de chaque côté, s'élevaient en terrasses et étaient soutenus par de grandes voûtes construites sur d'autres voûtes jusqu'à la terrasse la plus élevée [qui] atteignait en hauteur les murs de la ville, avec un aqueduc remarquable pour arroser l'ensembje des jardins. L'ancienne Babel, rénavée, se situait du côté est du fleuve et la nouvelle ville, sur le côté ouest, beaucoup plus grande que l'ancienne, [était] construite de façon que cette capitale fût plus importante que l'ancienne Niniw, quoiqu'elle n'atteignît jamais plus de la moitié de ses habitants. Le fleuve était endigué par des berges de briques aussi épaisses que les murs de la ville, de 20 miles de long, à savoir 15 miles à 1'intérieur de la ville et 2 miles 1/2 en amont et en aval, de façon à garder 1'eau à l'intérieur de son cheval, et chaque rue qui traversait le fleuve avait une porte d'airain pour descendre à l'eau sur les deux berges. A l'ouest de la ville était un lac prodigieux de 160 miles de tour avec un canal coulant depuis le fleuve pour prévenir les inondations en été.

Dans la vieille ville était la vieille tour de BABEL (1) dont les fondations formaient un carré de deux miles consistant en huit tours carrées construites l'une sur l'autre, avec des escaliers extérieurs tout autour [qui] conduisaient à l'observatoire du sommet, haut de 600 pieds (soit 19 pieds plus haut que la plus haute pyramide) grâce auquel [les Babyloniens] devinrent les premiers astronomes. Et dans les

 

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continuant ainsi à travailler, ils conservèrent leur grande habileté en Maçonnerie et restèrent très capables de reconstruire le Saint Temple et la Cité de SALEM (1) sur ses vieilles fondations lorsque cela fut ordonné par l'édit ou décret du GRAND CYRUS, conformément à la parole de Dieu qui avait prédit ce relèvement et ce décret (2). Et

pièces de la Grande Tour, avec des toits voûtés soutenus par des piliers de 75 pieds de haut, on célébrait l'idolâtre adoration de leur dieu BEL, jusqu'au moment où ce puissant maçon et monarque érigea autour de l'ancien édifice un Temple de deux furlongs de chaque côté, c'est-àdire d'un mile de tour dans lequel il logea les trophées sacrés du Temple de SALOMON et une image en or de 90 pieds de haut qu'il avait consa«ée dans la plaine de Dura, tout comme il logeait auparavant dans la Tour beaucoup d'autres images en or et de nombreux objets précieux qui furent tous, par la suite, saisis par XERXES et dont la valeur dépassait vingt et un millions de sterling.

Et quand [les constructions] furent achevées, le Roi Nabuchodonosor [qui] marchait en cortège officiel dans les jardins suspendus et [qui], de là, embrassait d'un coup d'Šil la cité entière, se vanta avec orgueil de son Šuvre grandiose: « N'est-ce pas ici Babylone-la-Grande que j'ai bâtie comme résidence royale pour la puissance de ma force et pour la gloire de ma magnificence ? » Mais son orgueil fut immédiatement rabattu par une voix du Ciel et il fut puni pendant sept ans par une brutale démence jusqu'à ce qu'il rendît gloire au Dieu du Ciel, 1'0mnipotent Architecte de l'Univers, chose qu'il rendit publique par un décret [promulgué] à travers tout l'Empire (3). Et il mourut l'année suivante alors que sa Grande Babylone n'était pas encore à moitié habitée (quoiqu'il eût amené pour cela beaucoup de nations en captivité), et elle ne fut jamais entièrement peuplée car, 25 ans après sa mort, le GRAND CYRUS la conquit et transféra le trône à Suse en PERSE (4).

 

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CYRUS ayant désigné ZOROBABEL (1), le fils de Salathiel (de la lignée de David par Nathan, le frère de Salomon dont la famille royale était désormais éteinte) comme tête ou Prince de la Captivité et comme le conducteur des Juifs et des Isruélites revenant à Jérusalem, ils commencèrent à poser les fondations du SECOND TEMPLE et l'auraient rapidement fini si CYRUS avait vécu (2). Cependant, à la fin, ils placèrent le chaperon dans la sixième année de DAR1US, le monarque perse, date à laquelle [le Temple] fut dédié avec joie et beaucoup de sacrifices par ZOROBABEL, le Prince et Maitre-Maçon Général des Juifs, environ vingt ans après le décret du Grand Cyrus (3). Et, bien que ce Temple de ZOROBABEL fût bien inférieur à celui de Salomon, qu'il ne fût pas si richement orné d'or et de diamants et de toutes sortes de pierres précieuses, qu'il n'y eût ni la Shekina ni les saintes reliques de Moïse, etc., [et comme] il avait été élevé exactement sur les fondations de Salomon et conformément au modèle, il était encore l'édifice le plus régulier, le plus symétrique et le plus glorieux du monde entier, comme les ennemis des Juifs en ont toujours témoigné et reconnu (4).

Enfin, 1'ART ROYAL fut apporté en Grèce dont les habitants ne nous ont pas laissé de témoignage de progrès aussi importants en Maçonnerie avant le Temple

 

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de Salomon (1); quant à leurs plus anciens bâtiments, comme la citadelle d'Athènes, avec le Parthénon ou temple de Minerve, ainsi que les temples de Thésée ou de Jupiter Olympien, etc. (2), ainsi que leurs portiques et forums, leurs théâtres etGymnases, leurs salles publiques, leurs surprenants ponts, leurs fortifications régulières, leurs puissants bateaux de guerre et leurs palais majestueux, tout ceci fut élevé après le Temple de Salomon* et, pour la plupart de [ces monuments], même après le Temple de Zorobabel.

Nous ne trouvons nulle part non plus que les GRECS fussent arrivés à aucune connaissance considérable en Géométrie avant le grand Thalès de Milet, le philosophe, (3), qui mourut pendant le règne de Balthezar et aux temps de la Captivité des Juifs (4). Mais son disciple, PYTHAGORE (5), le très grand, est l'auteur de la quarante-septième proposition du premier

* Les Grecs, étant tombés depuis longtemps dans la Barbaric, [en] oubliant leur habileté originelle en Maçonnerie (que leurs ancètres avaient apportée d'Assyrie) à cause de leurs fréquents métissages avec d'autres peuples barbares, de leurs invasions intestines réciproques et de leurs guerres dévastatrices et sanglantes, jusqu'à ce que, par leurs voyages et relations avec les Asiatigues et les Egyptiens (6), ils fassent revivre leurs connaissances en Géométrie et en Maçonnerie à la fois, encore que peu de Grecs eussent eu l'honneur de les posséder.

 

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livre d'Euclide (1) qui, si elle est dûment observée, est le fondement de toute Maçonnerie sacrée, civile et militaire*.

Le peuple de l'Asie mineure, vers cette époque, donna de grands encouragements auxMaçons pourqu'ilsérigent toutes sortes de constructions somptueuses dont l'une ne doit pas être oubliée, car elle est généralement considérée comme la quatrième des Sept Merveilles du Monde, à savoir le Mausolée, ou tombe de Mausole, roi de Carie, entre la Lycie et l'Ionie, à Halicarnasse sur les flancs du mont Taurus en ce royaume, [édifié] à la commande d'Artémise, sa veuve éplorée, comme splendide témoignage de son amour pour lui. [Il était] construit du marbre le plus surprenant, [mesurait] 411 pieds de tour, 25 coudées de hauteur, [était] surmonté de 26 colonnes ornées de la plus fameuse sculpture, le tout [était] ouvert de tous côtés avec des voûtes de 73 pieds de large édifiées par les quatre principaux Maîtres Maçons et graveurs de ces temps,

* PYTHAGORE voyagea en Egypte l'année de la mort de Tbalès et y vécut 22 ans parmi les prêtres, devint expert en Géométrie et dans toutes les sciences égyptiennes jusqu'à ce qu'il fût capturé par Cambyse, roi de Perse, et envoyé à Babylone où il eut de nombreux entretiens avec les MAGES chaldéens et les érudits JUIFS babyloniens, de qui il acquit une grande connaissance qui le rendit très célèbre en Grèce et en Italie; à cette époque, Mardochée était premier ministre d'Êtat d'Assuérus, roi de Perse et, dix ans aprés, le Temple de ZOROBABEL fut achevé ( 3 );

 

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à savoir le côté est par Scopas, l'ouest par Léochares, le nord par Brias et le sud par Timothée.

Mais après PYTHAGORE, la Géométrie devint l'étude chérie de la Grèce où apparurent beaucoup de savants philosophes. Quelques-uns d'entre eux inventèrent diverses propositions ou éléments de Géométrie et les rendirent applicables aux arts mécaniques*. Nous ne pouvons pas non plus douter du fait que la Maconnerie resta en bons termes avec la Géométrie, ou plutôt la suivit toujours au fur et à mesure de ses progrès graduels, jusqu'au moment où l'admirable EUCLIDE de Tyr fleurit à Alexandrie, lequel Euclide (1), rassemblant les éléments épars de la Géométrie, les synthétisa en une méthode qui n'a jamais été améliorée (et pour cela son nom sera toujours célébré), sous le patronage de PTOLEMEE, fils de Lagos, roi d'Egypte (2), un des successeurs immédiats d'Alexandre le Grand.

* Peut-être ont-ils emprunté à d'autres nations leurs prétendues inventions (3) comme Anaxagore, Oenapide, Brysson, Antiphon, Démocrite, Hippocrate et Théodore de Cyrène, le maître du divin PLATON, qui développa la Géométrie et publia l'Art Analytique; de son académie sortirent un grand nombre de savants qui *répandirent bientôt leur connaissance en pays lointains comme Léodamos, Théétète, Archytas, Léan, Eudoxe, Ménechme et Xénocrate, le maître d'Aristote, de l'Académie duquel sortirent aussi Eudème, Théophraste, Aristée, Isidore, Hypsiclès et beaucoup d'autres (4).

 

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Et comme la noble science vint à être plus méthodiquement enseignée, l'Art royal plus généralement estimé et développé parmi les Grecs, ceux-ci, à la fin, arrivèrent à la même habileté et magnificence [en cet art] que leurs maîtres, les Asiatiques et les Egyptiens.

Le roi d'Egypte [qui lui] succéda, PTOLEMEE PHILADELPHE (1), ce grand promoteur des arts libéraux et de toutes les connaissances utiles, rassembla la plus grande bibliothèque de la Terre et fit pour la première fois traduire l'Ancien Testament (au moins le Pentateuque) en grec (2), devint un excellent architecte et le Maître MAÇON GENERAL, [car il] éleva, parmi ses autres constructions, la fameuse TOUR DE PHAROS , la cinquième des Sept Merveilles du Monde.

 

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256 avant J.C.

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10- Elle était située dans une île près d'Alexandrie, à l'une des embouchures du Nil, d'une hauteur merveilleuse, [réalisée grâce] au travail le plus habile, le tout en marbre le plus fin; et elle coûta 800 talents, soit environ 480 000 couronnes. Le maître d'Šuvre, sous [les ordres] du roi fut Sostrate, un Maçon très habile. Et [cette Tour] fut, plus tard, fort admirée par Jules César qui était bon juge de la plupart des choses quoique essentiellement compétent en [matière de] guerre et de politique (3).Elle était destinée à [être] un phare pour le port d'Alexandrie. A cause de cela, les phares de la méditerranée furent souvent appelés « Pharos ». Cependant, quelques auteurs mentionnent à sa place, en tant que cinquième Merveille du monde, le Grand OBÉLISQUE de Sémiramis, haut de 150 pieds, [occupant] 24 pieds carrés à la base, ou 90 de tour au niveau du sol, le tout en une seule pierre s'élevant en pyramide, apportée d'Arménie à Babylone à peu près à l'époque du siège de Troie, si nous en croyons l'histoire de SEMIRAMIS (4).

 

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Nous pouvons croire rcellement que les nations africaines, jusqu'à la côte atlantique même, imitèrent vite l'Egypte dans de tels progrès quoique l'histoire soit muette et qu'aucun voyageur n'ait été encouragé à découvrir les restes estimables de ces nations autrefois renommées (1).

Nous ne devons pas oublier non plus la savante ile de SICILE OU fleurit le prodigieux géomètre ARCHIMEDE* lequel, malheureusement, fut mis à mort quand Syracuse fut prise par le général romain Marcellus (2): car [c'est] de Sicile tout autant que de la Grèce, de l'Egypte ou de l'Asie [que] les anciens Romains apprirent à la fois la SCIENCE et 1'ART, [car] ce qu'ils savaient auparavant était, ou maigre ou irrégulier mais au fur et à mesure qu'ils subjuguaient les Nations, ils firent d'importantes découvertes dans l'une ou dans l'autre et, en hommes avisés, ils emmenèrent en captivité à Rome, non la masse du peuple, mais les arts et les seiences, [en la personne des] plus éminents professeurs et techniciens; ainsi Rome devint le centre de la Connaissance aussi bier, que du pouvoir impérial jusqu'à ce que [les Romains] arrivent au zénith de la gloire, SOUS AUGUSTE CESAR (3) (SOUS le règne de qui est né le MESSIE de Dieu, le

* A cette époque fleurissaient en Grèce ERATOSTHENE et CONON (4), à qui succédèrent 1'excellent APOLLONUS de Perga et bien d'autres qui Vécurent avant la naissance du Christ, lesquels, quoique n'étant pas des maçons opératifs, étaient cependant de bons géomètres ou, du moins, cultivaient la Géométrie qui est la base solide de la Maçonnerie authentique et de sa règle.

 

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212 avant J.C.

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Grand Architecte de l'Eglise) (1) lequel, ayant donné le calme au monde en proclamant la paix universelle, encouragea hautement les artistes habiles qui avaient été élevés dans la liberté romaine ainsi que leurs savants disciples et élèves, en particulier le grand VITRUVE, le père de tous les vrais Architectes jusqu'à ce jour (2).

C'est pourquoi on peut croire raisonnablement que le glorieux AUGUSTE devint Grand-Maître de la Loge de Rome car, outre qu'il patronait Vitruve, il améliora fortement le bien-être des compagnons, ainsi qu'il ressort du grand nombre d'édifices magnifiques [élevés] sous son règne, dont les vestiges sont le modèle et le critère de la Maçonnerie authentique, car ils sont vraiment la synthèse des architectures asiatiques, égyptiennes, grecques et siciliennes, que nous désignons souvent sous le terme de STYLE D'AUGUSTE et que nous ne faisons maintenant qu'imiter sans être encore arrivés à la perfection.

Les vieilles Archives des Maçons contiennent d'importants renseignements sur leurs Loges depuis le commencement du monde dans les nations civilisées, spécialement en temps de paix et lorsque les pouvoirs civils, haïssant la tyrannie et l'esclavage, donnèrent carrière légitime au brillant et libre génie de leurs heureux sujets; car les Maçons étaient toujours au-dessus des autres artistes, les favoris des Puissants et ils leur devinrent nécessaires pour leurs grandes entreprises en toutes

 

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sortes de matériaux, non seulement en pierre, brique, bois, plâtre, mais aussi en toile ou en peau ou en quoi que ce soit [qui sert] à faire des tentes et dans les différentes sortes d'architecture.

Il ne faut pas oublier non plus que les peintres aussi et les statuaires* furent toujours considérés comme bons maçons, aussi bien que les constructeurs, les tailleurs de pierre, les briquetiers, les charpentiers, les menuisiers, les tapissiers ou les fabricants de tentes et un grand nombre d'artisans que l'on pourrait nommer qui travaillaient selon la géométrie et les règles de la construction,

* Car ce n'est pas sans de bonnes raisons que les Anciens pensaient que les règles des belles proportions dans la construction étaient copiées ou relevées d'après les proportions du corps naturel: c'est pourquoi PHIDIAS est reconnu comme un ancien Maçon pour avoir érigé la statue de la déesse Nemesis à Rhamnonte, haute de 10 coudées, et celle de Minerve à Athènes, de 26 coudées de haut, et celle de JUPITER OLYMPIEN assis dans son temple, en Achaïe, entre les cités d'Elis et de Pise, statue faite d'un nombre incalculable de petits morceaux de porphyre. [Et cette statue était] fort grandiose et proportionnée, à tel point qu'elle fut considérée comme une des Sept Merveilles du Monde (1), comme le fameux COLOSSE de Rhodes [qui] en était une autre [et qui était] la plus grande statue qui ait jamais été érigée, faite de métal et dédiée au SOLEIL. [Elle mesurait] 70 coudées de haut. A distance, elle ressemblait à une grande tour à l'entrée d'un port [elle avait] I'enjambement assez grand pour que les plus importants bateaux puisse passer dessous à la voile. [Elle fut] construite en 12 ans par CARES, un fameux Maçon et statuaire de Sicyone, élève du grand Lysippe de la méme Fraternité. Ce puissant COLOSSE, après avoir tenu 56 ans, fut renversé par un tremblement de terre et tomba en ruine, [il restait] la Merveille du Monde jusqu'en l'année du Seigneur 600, date à laquelle le sultan d'Égypte en enleva les restes, ce qui nécessita 900 chameaux (2).

 

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quoique aucun depuis Hiram Abi ne fût renommé pour son habileté dans toutes les branches de la Maçonnerie: Et làdessus, assez.

Mais parmi les païens, tandis que la noble science [de la] géométrie était dûment cultivée à la fois avant et après le règne d'Auguste, même jusqu'au V' siècle de l'Ere Chrétienne la Maçonnerie était tenue en grande estime et vénération; et, tant que l'Empire romain subsista dans sa gloire, l'Art Royal fut protégé avec soin jusqu'à l'Extrême Thulé (1) et une Loge [était] érigée dans presque chaque garnison romaine (2), grâce à quoi les Romains transmirent généreusèment leur babileté aux parties septentrionales et occidentales de l'Europe qui avaient grandi dans la barbarie avant la conquete romaine, quoique nous ne sachions pas exactement pendant combien de temps. Quelques auteurs en effet pensent qu'il y eut quelques vestiges de bonne Maçonnerie [datant] d'avant cette période dans quelques parties de l'Europe, élevés par le talent surprenant que les premières colonies amenèrent avec elles, tels sont les édifices celtiques érigés par les anciens Gaulois et par les anciens

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11- Par Ménélas, Claude, Ptolémée (qui fut aussi le prince des astronomes), Plutarque, Eutocins (qui raconte les inventions de Pbilon Dioclès, Nicomède, Sphoros et du savant mécanicien Héron), par Ctésibius aussi, I'inventeur des pompes (célébré par Vitruve, Proclus, Pline et Athénée) ainsi que par Geminos que quelques-uns ont égalé à Euclide, ainsi que par Diophante, Nicomaque, Serenus, Proclus, Pappus, Théan, etc., tous géomètres et illustres pratiquants des arts mécaniques ( 3 ).

 

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Bretons (1), aussi qui étaient une colonie de Celtes, longtemps avant que les Romains n'envahissent cette terre*.

Mais quand les GOTHS et les VANDALES qui n'avaient jamais été conquis par les Romains, submergèrent, comme un déluge général, l'EMPIRE ROMAIN, ils détruisirent complètement, dans leur rage belliqueuse et leur grande ignorance, beaucoup des plus beaux édifices, dégradèrent les autres [et n'en laissèrent] échapper [que] fort peu (2). De même, les nations asiatiques et africaines subirent la même calamité à la suite des conquêtes des MUSULMANS dont le grand dessein était seulement de convertir le monde par le Feu et l'Epée au lieu de cultiver les Arts et les Sciences (3).

Ainsi, sur le déclin de l'Empire romain, quand les garnisons de Bretagne furent épuisées, les ANGLEs et autres BAS SAXONS (4), invités par les anciens BRETONS à venir à leur secours contre les SCOTS et

* Les indigènes vivant dans les colonies romaines doivent d'abord s'être instruits en construisant des citadelles et des ponts et autres fortifications indispensables et, ensuite, quand leur établissement amena la paix, la liberté, et l'abondance, les aborigènes imitèrent vite en Maçonnerie leurs conquérants savants et policés [car ils] eurent alors le loisir et l'envie d'élever de magnifiques constructions. Mieux, même les hommes ingénieux des nations voisines qui n'avaient pas été conquises apprirent beaucoup des garnisons romaines, en temps de paix et de libres relations; aussi ces nations devinrent des émules de la gloire romaine et furent reconnaissantes d'avoir été conquises car c'était pour elles le moyen de revenir de leur ancienne ignorance et de leurs préventions quand elles commencèrent à faire leurs délices de l'Art royal (5).

 

448 après J.C.

 

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les PICTES subjuguèrent finalement la partie sud de cette ile qu'ils appelèrent Angleterre ou terre des Angles; [ces Angles], apparentés aux Goths, ou plutôt une branche des Vandales (1), avaient les mêmes dispositions guerrières et, comme [ils étaient] des païens ignorants, ils n'encouragèrent rien d'autre que la guerre, jusqu'à ce qu'ils devinssent chrétiens (2). Mais alors, trop tard, ils regrettèrent l'ignorance de leurs pères [qui avait causé] la grande perte de la Maçonnerie romaine, mais ils ne savaient pas comment la réparer (3).

Toutefois, en devenant un peuple libre (ainsi qu'en attestent les anciennes lois saxonnes) (4) et ayant des dispositions pour la Maçonnerie, ils commencèrent* bientôt à imiter les Asiatiques, les Grecs et les Romains en érigeant des Loges et en encourageant

Sans doute, quelques rois saxons et écossais, ainsi que beaucoup de [membres de la] Noblesse, de la haute Gentry et du Haut-Clergé devinrent les Grands-Maîtres de ces Loges primitives, à cause du grand zèle qui régnait alors pour la construction de magnifiques Temples chrétiens (5). Ce zèle devait aussi les amener à s'enquérir des lois, obligations, règlements, coutumes et usages des anciennes Loges qui avaient dû, pour la plupart être préservées par la tradition et [par le fait que] elles se trouvaient probablement toutes dans les parties des iles Britanniques qui ne furent pas conquises par les Saxons (6); de là, avec le temps, elles ont pu être rapportées et les Saxons s'y sont intéressés avec plus de soin [qu'ils n'en ont mis à] faire revivre la Géométrie et la Maçonnerie romaines, car de tous temps nombreux ont été ceux qui ont été plus curieux et soigneux des lois, formes et usages de leurs sociétés respectives que de leurs ARTS et SCIENCES.

Mais ni ce qui fut transmis, ni la manière utilisée ne peuvent être communiqués par écrit, tout comme aucun homme ne peut vraiment le comprendre sans la clef d'un compagnon.

 

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les Maçons. Car ils furent instruits non seulement par les fidèles traditions et les restes estimables des BRETONS, mais aussi par des princes étrangers dans les Etats desquels l'Art royal avait été bien préservé des ruines [causées par les Goths, particulièrement par CHARLES-MARTEL, roi de France,

il mourut en 741 après J.C.

qui, d'après les anciennes Archives des Maçons, envoya en Angleterre plusieurs artisans experts et savants architectes, conformément aux vŠux des rois saxons (1). Ainsi, durant l'Heptarchie (2), l'Architecture gothique (3) fut aussi fortement encouragée ici que dans les autres terres chrétiennes.

Et quoique les nombreuses invasions des DANOIS (4) aient occasionné la perte de nombreuses archives, elles n'ont pas empêché cependant, dans les temps de trêve ou de paix, le bon travail, quoique [celui-ci ne fût pas] réalisé selon le style d 'Auguste. Mieux,les grandes dépenses engagées à cet effet, ainsi que les surprenantes inventions des artistes pour suppléer à l'habileté romaine, aussi bien qu'ils le pouvaient, démontrent leur estime et leur amour de l'Art royal et ont rendu les CONSTRUCTIONS GOTHIQUES vénérables, encore que ceux qui goûtent l'architecture ancienne [les considèrent comme n'étant pas l'exemple] à imiter.

Et après que les Saxons et les Danois eurent été conquis par les NORMANDS (5), dès que les guerres eurent pris fin et que la Paix eut été proclamée, la Maçonnerie gothique fut en

 

832 après J.C.

1066 après J.C.

 

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couragée, même sous le règne du Conquérant* et de son fils GUILLAUME-LE-ROUX qui construisit Westminster Hall, peut-être la plus grande salle de l'univers (1).

D'ailleurs, ni les guerres des Barons (2), ni les nombreuses guerres sanglantes des rois normands qui leur succédèrent et les conflits [qui éclatèrent] entre leurs branches ne gênèrent guère (3) [la construction] des très somptueux et très splendides édifices de ces temps, élevés par le Haut-Clergé (qui, bénéficiant de gros revenus, pouvait bien supporter cette dépense) et même par la COURONNE, car nous lisons que le roi EDOUARD III avait un officier appelé Franc-Maçon du roi ou Inspecteur général de ses bâtiments dont le nom était HENRY YEVELE, employé par le roi pour construire diverses abbayes (4) ainsi que la CHAPELLE de Saint-Etienne à Westminster, où siège maintenant la chambre des Communes en Parlement (5).

Mais pour l'instruction complémentairedes candidats et des plus jeunes Frères, [il existe] un certain [document d'] Archives des Francs-Maçons écrit sous le règne d'EDOUARD IV, de la branche normande, [qui] donne les renseignements suivants, à savoir

* Guillaume leconquérant construisit la Tour de LONDRES et beaucoup de châteaux-forts dans le pays (6) ainsi que plusieurs édifices religieux. Son exemple fut suivi par la nablesse et le clergé, particulièrement par Roger de Montgemery, comte d'Arandel (7), l'archevêque d' York, l 'évêque de Durbam (8) et GUNDULPH, évêque de Rochester et éminent Architecte (9).

 

Vers 1362 après J.C.

Vers 1475 après J.C.

 

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que (1), bien que les anciennes Archives de la Confrérie en Angleterre aient été, pour beaucoup d'entre elles, détruites ou perdues dans les guerres des Saxons et des Danois (2), pendant que le roi Athelstan ( 3 ),(le petit-fils du Roi ALERED-LE-GRAND, architecte éminent), le premier roi d'Angleterre oint et qui traduisit la Sainte Bible en langue saxonne, après qu'il eut redonné au pays le repos et la paix (4), construisit beaucoup de grands ouvrages et encouragea beaucoup de Maçons [venus de France qui furent nommés Surveillants de ses travaux et [qui] apportèrent avec eux les obligations et les règlements des Loges conservés depuis l'époque romaine. Ils persuadèrent aussi le Roi d'améliorer la Constitution des Loges anglaises, d'après le modèle étranger et d'augmenter les salaires des Maçons opératifs (4).

Que le plus jeune des fils dudit roi (5), le prince Edwin, [qui] avait été instruit en Maçonnerie, assuma les charges de MAITRE MAÇON à cause de l'amour qu'il avait pour ledit métier et les honorables principes sur lesquels il est fondé, qu'il acheta (6) une charte de liberté de son père, le roi Atbelstan, pour les Maçons qui avaient le droit de correction entre eux (comme on disait autrefois), c'est-à-dire la liberté et le pouvoir de s'administrer eux-mêmes, d'amender ce qui pouvait advenir de mal et de tenir une communication ou Assemblée générale annuelle.

Que, en conséquence, le prince EDWIN convoqua tous les Maçons du royaume pour se joindre à lui dans une Assemblée

 

Vers 930 après J.C.

 

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3eme partie