33
à York (1). Ils vinrent et formèrent une
Loge générale, de laquelle le roi fut
GRAND-MAITRE et, comme ils avaient amené avec eux
tous les écrits et archives existants, quelques-uns
en grec, d'autres en latin, d'autres en français et
en d'autres langues, cette Assemblée, à partir
de leur contenu, rédigea la CONSTITUTION et les
Obligations d'une Loge anglaise. [L'Assemblée] fit
une loi pour que [cette constitution] fût
conservée et observée dans tous les temps
à venir et ordonna une bonne paye pour les
Maçons opératifs, etc. (2).
Que, dans les temps ultérieurs, lorsque les Loges
furent devenues plus nombreuses (3), le Très
Respectable GrandMaitre et les Compagnons, avec le
consentement des LORDS du Royaume (car la plupart des grands
hommes étaient alors Maçons),
décrétèrent qu'à l'avenir, en
initiant ou en admettant un Frère, la CONSTiTUTiON
ainsi que les Obligations y annexées seraient lues
par le Maître ou le Surveillant (4) et que ceux qui
allaient être reçus Maîtres-maçons
ou Maîtres d'Šuvre devaient subir un examen [pour
savoir si] ils étaient capables de servir avec
habileté leurs seigneurs respectifs, aussi bien le
plus humble que le plus élevé, pour l'honneur
et la puissance de l'Art susmentionné et le profit de
leurs seigneurs, car ce sont les seigneurs qui les emploient
et les paient pour leurs service et déplacement (5).
Et à côté de beaucoup d'autres
choses, ledit [document] d'Archives ajoute: que ces
obligations et lois des FRANCS-MAONs ont été
vues et examinées par feu notre souverain, le roi
Henri Vl (6) et par les Lords de son honorable conseil,
34
qui les ont autorisées et dit qu'elles
étaient justes, bonnes et raisonnables [et devaient
être] appliquées, car elles avaient
été extraites et rassemblées
d'après les Archives des temps anciens* .
Et quoique, dans la troisième année [du
règne] dudit roi Henri VI qui n'était qu'un
enfant âgé de quatre ans environ, le Parlement
fît un acte qui touchait seulement les Maçons
opératifs qui avaient, contrairement aux statuts des
ManŠuvres ( 1),
* Dans un autre manuscrit plus ancien, nous lisons (2):
« Que quand le MaÎtre et les Surveillants se
réunissent en Loge, si cela est nécessaire, le
sheriff du Comté ou le maire de la Cité ou
l'alderman de la ville dans laquelle se tient
l'Assemblée, doit être fait Compagnon et
associé auMaÎtre pour l'aider contre les
rebelles et pour sauvegarder les droits du Royaume.
« Que les Apprentis entrés (3), à leur
initiation, seront enjoints de n'être ni voleurs ni
recéleurs, qu'ils doivent voyager (4)
honnêtement pour leur salaire et aimer leurs
compagnons comme eux-mêmes et être
fidèles au roi d'Angleterre et au royaume et à
la Loge.
« Qu'à ces Assemblées on s'enquerra si
quelque Maître ou Compagnon a enfreint un des articles
convenus. Et si le coupable, dûment cité
à comparaître,fait rébellion et ne veut
pas se présenter, alors la Loge déterminera
contre lui qu'il a forfait (ou renoncé) à sa
Maçonnerie et ne peut plus exercer ce Métier;
et s'il a la prétention de l'exercer, le sheriff du
Comté l'emprisonnera et mettra tous ses biens entre
les mains du roi jusqu'à ce que sa grâce soit
accordée et promulguée (5). [C'est]
principalement pour cela que ces Assemblées ont
été instituées, afin que le plus humble
comme le plus élevé soient convenablement et
fidèlement servis [lorsqu'ils auront besoin] de l'Art
susmentionné [et ceci] en quelque part que ce soit
à travers tout le royaume d'Angleterre.
"Amen, qu'il en soit ainsi"
35
fait une confédération pour ne travailler
qu'aux prix et salaires fixés par eux, et parce que
l'on supposa que de tels accords avaient été
pris en Loges générales, appelées dans
l'Acte, CHAPITRES ou CONFEDERATIONS de MAÇONS, il fut
alors jugé commode d'établir ladite loi cantre
lesdites assemblées*. Mais quand ledit roi Henri Vl
arriva à l'âge d'homme, les Maçons
présentèrent devant lui et ses Lords les
Archives et les Obligations ci-dessus mentionnées et
il est clair qu'ils les examinérent et les
approuvèrent solennellement comme bonnes et
raisonnables à observer. Plus encore, ledit roi et
ses Lords
*Troisième (année) d'Henri Vl, Chap. 1,
1425 (2).
Titre. - « Les Maçons ne devront pas se
confédérer en Chapîtres et
Assemblées »
« Considérant que dans les Assemblées
et Confédérations annuelles tenues par les
Maçons dans leurs assemblées
générales, la bonne application et effet des
statuts des maneuvres sont ouvertement violés et
enfreints, au mépris de la loi et au grand dommage de
tout le public, notre dit Souverain Seigneur le Roi
désirant, en cette circonstance, donner un
remède, sur l'avis et l'approbation
susmentionnée et à la requête
spéciale des Communes, a ordonné et
établi que de tels Chapîtres ou
Assemblées ne pourraient plus se tenir
ultérieurement et si [quelqu'un] se tient, ceux qui
auront été la cause du rassemblement et de la
tenue de tels chapîtres ou assembltes, s'ils sont
convaincus de ce fait, seront jugés comme
félons et que les autres maçons qui se
rendraient à de tels chapitres ou assemblées
seraient punis par l'emprisonnement de leurs corps et soumis
à l'amende et rançon au gré du Roi.
« Coke, INSTITUTES, 3, p. 99 »
36
ont dû avoir été incorporés
parmi les Francs-Maçons avant que [ces Maçons]
aient pu faire une [aussi importante] révision de
leurs Archives et, sous son règne, avant les troubles
du roi Henn (1), les Maçons furent fort
encouragés. D'ailleurs, en aucune circonstance, cet
acte n'a été appliqué sous son
règne, ni aucun autre depuis et les Maçons ne
négligèrent jamais leurs Loges à cause
de lui, ni n'ont jamais cru qu'il valait la peine de faire
intervenir pour son abrogation leurs nobles et savants
frères, parce que les Maçons opératifs
qui sont indépendants de la Loge répugnent
à se rendre coupables de pareilles machinations et
que les autres Francs-Maçons ne sont pas
concernés par des infractions aux statuts des
manŠuvres*.
* Cet Acte fut fait dans des temps d'ignorance où
la vraie connaissance était regardée comme un
crime et la Géométrie condamnée pour
conjuration, mais elle ne peut porter atteinte à
l'honneur de l'ancienne Fraternité qui n'aurait
certainement jamais encouragé une telle
Confédération de la part de ses Frères
opératifs. Mais on peut croire, suivant la tradition,
que les membres du Parlement furent alors trop
influencés par un Clergé illettré dont
[les membres] n'étaient pas des Maçons
acceptés et ne comprenaient rien à
l'Architecture (comme le Clergé de certains
âges lointains) et étaient
généralement considérés comme
indignes de [faire partie] de cette confrérie.
Cependant [ces clercs] croyaient qu'ils possédaient
un droit imprescriptible de connaître tous les
secrets, en vertu de la confession auriculaire, alors que
les Maçons ne confessèrent jamais rien
à ce sujet (2). Ledit Clergé se jugea alors
hautement offensé et d'abord suspecta les
Maçons de perversité, les représenta
comme dangereux pour l'Etat pendant la minorité et
bientôt influença les gens du Parlement [pour
qu'ils] s'appuient sur ces prétendues
décisions des Maçons opératifs pour
faire un Acte qui semblerait jeter le déshonneur sur
toute la respectable Fraternité en faveur de laquelle
plusieurs actes avaient été promulgués
avant et après cette période.
37
Les rois d'Ecosse encouragèrent beaucoup l'Art
royal depuis les temps les plus anciens jusqu'à
l'Union des Couronnes, comme il apparaît par les
vestiges des glorieuses constructions dans cet ancien
royaume et par les Loges qui se sont conservées sans
interruption depuis nombre de centaines d'annéts,
dont les Archives et traditions (1) témoignent du
grand respect de ces rois pour cette honorable
Fraternité qui leur a toujours donné des
marques convaincantes de son amour et de sa loyauté,
ce qui explique que c'est là qu'est né le
vieux toast [en usage] parmi les Maçons d'Ecosse,
à savoir: DIEU BENISSE LE ROI ET LE METIER (2).
Et l'exemple royal ne fut pas négligé par
la Noblesse, la Gentry et le Clergé d'Ecosse qui
s'unirent, en toutes circonstances, pour le bien du
métier et de la Confrérie. Les rois
étaient souvent les Grands-Maîtres jusqu'au
moment où, entre autres privilèges, les
Maçons d'Ecosse eurent le droit d'avoir un
Grand-Maitre et un Grand Surveillant (3) indiscutables et
permanents qui reçurent un traitement de la Couronne
et aussi un don de reconnaissance de la part de chaque
nouveau Frère du Royaume, lors de son entrée
(4). Leur occupation ne fut pas seulement de régler
ce qui pouvait arriver de malheureux dans la
Confrérie, mais encore d'écouter et finalement
de décider toute controverse entre Maçon et
Seigneur, de punir le Maçon s'il desservait son
maître et d'imposer aux deux une solution
équitable. A ces audiences, si le Grand-Maître
était absent (lequel était toujours de
naissance noble), le Grand Surveillant présidait. Ce
privilège sùbsista jusqu'aux
38
guerres civiles (1), mais il est maintenant désuet
et il ne pourra vraiment être restauré avant
que le roi ne devienne Maçon, car il ne fut pas
réellement appliqué lors de l'Union des
Royaumes (2).
De plus, le grand soin que les ECOSSAIS prirent de la
vraie Maçonnerie devint par la suite très
utile à 1'ANGLETERRE, car la savante et magnanime
reine Elisabeth (3) qui encouragea d'autres arts
découragea celui-là, parce que, étant
une femme, elle ne pouvait être initiée,
quoique, comme beaucoup d'autres grandes dames, comme
Sémiramis et Artémise, elle aurait pu souvent
employer des Maçons*.
Mais après sa mort, le roi Jacques VI d'Ecosse lui
succéda à la couronne d'Angleterre (4) et,
comme il était un roi maçon, il restaura les
Loges anglaises et, comme il fut le premier roi de
Grande-Bretagne, il fut aussi le premier prince du monde qui
restaura l'Architecture romaine des ruines de
l'ignorancegothique.
* ELISABETH se méfiait de toute assemblée
de ses sujets sur l'activité desquelles elle
n'était pas dûment informée, elle tenta
de dissoudre la Communication annuelle desMaçons
comme dangereuse pour son gouvernement. Mais de vieux
Maçons ont transmis une tradition [aux termes de
laquelle] lorsque les nobles personnes que Sa Majesté
avait nommées pour cette mission et qui avaient
amené avec eux à York, le jour de la
Saint-Jean, une force armée suffisante furent admis
dans la Loge, ils n'eurent pas à faire usage de leurs
armes et rapportèrent à la reine un compte
rendu très honorable sur l'ancienne
Fraternité. A la suite de quoi ses peurs et doutes
politiques furent dissipés et elle les laissa
[tranquilles] comme des gens très respectés
par les nobles et les sages de toutes les nations policees,
mais négligea l'Art pendant tout son règne
(5).
1640
1707
39
En effet, après de longues époques sombres
et illettrées, aussitôt que les branches du
savoir refleurirent, la Géométrie retrouva sa
place et les nations policées commencèrent
à découvrir la confusion et
l'impropriété des constructions gothiques. Au
quinzième et seizième siècle, le STYLE
D'AUGUSTE se releva de ses décombres en Italie,
grâce à BRAMANTE, BARBARO, SANSOVINO, SANGALLO,
MICHEL
ANGE, RAPHAEL DURBIN, JULES ROMAIN, SERGLIO, LABACO,
SCAMOZZI, VIGNOLE (1) et beaucoup d'autres brillants
architectes, mais surtout grâce au grand PALLADIO (2)
qui n'a jamais enCore été dûment
imité en Italie quoique notre Grand-Maître
Maçon INIGO JONES ait vraiment rivalisé avec
lui en Angleterre (3).
Mais, quoique tous les vrais Maçons honorent la
mémoire de ces architectes italiens, il faut
reconnaître que le style d'Auguste ne fut
réveillé par aucune tête
couronnée avant que le roi JACQUES VI d'ÉCOSSE
et premier d'ANGLETERRE patronnât le dit glorieux
Inigo Jones qu'il employa pour construire son palais royal
de WHiTE-HALL; mais durant son règne sur toute la
Grande-Bretagne, seule la SALLE DES BANQUETS, en
première pièce de ce palais, fut
édifiée (4), laquelle est une des plus belles
salles du monde et l'habile M. Nicholas Stone la bâtit
en qualité de Maitre-Maçon
(5) Sous [la direction de] l'architecte JONES.
40
Ala mort [de Jacques 1er], son fils, le roi CHARLEs 1er
(1), lui aussi Maçon, patronna aussi M. Jones et il
avait la ferme intention de poursuivre les plans de
WHITE-HALL [conçus par] son royal père et
selon le style de M. Jones, mais il en fut malheureusement
détourné par les guerres civiles*.Après
la fin de ces guerres et la restauration de la famille
royale, la Maçonnerie authentique fut pareillement
restaurée, en particulier à la suite de la
malheureuse affaire de l'incendie de Londres en
l'année 1666 (2). Alors, les maisons de la ville
furent reconstruites surtout d'après le style romain
(3) et c'est alors que le roi Charles II (4) posa les
fondations
* Le plan et la perspective de ce glorieux projet
étant encore conservés, beaucoup d'architectes
habiles estiment qu'ils dépassent tout autre palais
dans le monde connu par la symétrie, la
solidité, la beauté et la convenance de
l'Architecture car, en vérité, tous les
projets et toutes les constructions de Maître Jones
sont surprenants et, à première vue,
révèlent qu'il en a été
l'Architecte. Mieux, son puissant génie invita la
Noblesse et la Gentry de toute la [Grande]Bretagne (car on
l'honora autant en Ecosse qu'en Angleterre) à aimer
et à faire revivre l'ancien style de la
Maçonnerie trop longtemps négligé ainsi
qu'il apparait par les nombreux édifices surprenants
de ces temps. L'un d'eux doit être maintenant
mentionné et [c'est] peutêtre un des plus
beaux, la fameuse PORTE du Jardin botanique d'OXFORD,
élevée par HENRY DANVERS,COMTE DE DANBY, qui
coûta à Sa Seigneurie plusieurs centaines de
livres. C'est un surprenant petit élément de
Maçonnerie, tel qu'il n'en fut jamais construit
auparavant ou depuis, portant sur le fronton l'inscription
suivante,àsavoir(5):
A LA GLOIRE DE DIEU TRES BON ET TRES GRAND. EN L'HONNEUR
DU ROI CHARLES A L'USAGE DE L'ACADEMIE ET DE L'ETAT, EN L'AN
1632.
HENRI, COMTE DE DANBY.
1666 après J
C.
41
de la Cathédrale actuelle de Saint-Paul (1) (car
l'ancien édifice gothique avait été
détruit par le feu) [en s'inspirant] beaucoup du
style de SAINT PIERRE de Rome, [construction] dirigée
par l'habile architecte sir CHRISTOPHER WREN (2). Le roi
fonda aussi son palais royal à GREENWICH
d'après un plan de M. Inigo Jones (3) (qu'il avait
établi avant sa mort) [et les travaux furent]
conduits par son gendre M. WEBB (4); il est maintenant
transformé en hôpital pour les marins. Il fonda
aussi Chelsea College, un hôpital pour les soldats (5)
et à EDIMBOURG, il fonda et acheva à la fois
son palais royal de Haly Rood House, selon le plan et sous
la direction de sir William Bruce, baronnet (6),
maître des travaux royaux en Ecosse*. Aussi, en plus
de la tradition [transmise] par des vieux Maçons
encore vivants et sur laquelle il est permis de s'appuyer,
nous avons de bonnes raisons de croire que le roi CHARLES II
fut un Franc-Maçon accepté, car chacun
reconnaît qu'il encouragea fort les artisans (7).
Mais, durant le règne de son frère JACQUES
II (8), bien que quelques constructions romaines fussent
poursuivies, les Loges de Francs-Maçons de Londres
tombèrent dans une lourde ignorance parce qu'elles ne
furent pas dûment fréquentées et
cultivées (9).
* C'était un ancien palais royal qui fut
reconstruit selon un style d'Auguste si pur que, de l'avis
de juges compétents, il a été
considéré comme le plus beau palais
appartenant à la Couronne. Et, bien que pas
très grand, il est à la fois magnifique et
agréable, aussi bien à l'intérieur
qu'à l'extérieur, avec de grands jardins et un
trés grand parc et tous autres aménagements
annexes (10).
42
Mais*, après la Révolution, en l'an 1688,
le ROI GUILLAUME (1), quoique prince belliqueux, montra du
goût pour l'Architecture et continna la construction
des deux hôpitaux cidessus mentionnés de
Greenwich et de Chelsea, construisit la belle partie
* Suivant l'exemple royal de son frère le roi
Charles II, la Cité de LONDRES érigea le
fameux Monument [à l'endroit où] le Grand
Incendie avait commencé. [C'est] une colonne d'ordre
dorique, toute en pierre solide, de 202 pieds de hauteur
au-dessus du sol, de 15 pieds de diamètre, avec [en
son] centre un surprenant escalier de marbre noir et un
balcon de fer au sommet (semblable à ceux des
colonnes de Trajan et d'Antonin à Rome (2)), duquel
on peut voir la Cité et les faubourys. C'est la plus
haute colonne que nous connaissions sur Terre. Son
piédestal est de 21 pieds carrés et de 40
pieds de haut, son front est orné des plus
ingénieux emblèmes en bas relief dus à
ce fameux scuplteur, Gabriel Cibber, avec de grandes
inscriptions latines sur les côtés. Elle fut
commencée en l'année 1671 et terminé e
en l'année 1677 (3).
A cette époque aussi, la Société des
MARCHANDS AVENTURIERS (4) reconstruisit le ROYAL
ÈXCHANGE de Londres (5) (l'ancien avait
été détruit par le feu), tout en
pierre, de style romain, la plus belle construction de ce
genre en Europe, avec une statue du roi, très
vivante, en marbre blanc, au milieu de la place (ouvragte
par le fameux maître sculpteur et statuaire, M.
GRINLIN GIBBONS (6) qui était à juste titre
admiré dans toute l'Europe pour avoir
égalé, sinon surpassé, les plus
célèbres maître s italiens), sur le
piédestal de laquelle est placée l'inscription
suivante, à savoir:
A CHARLES II, CESAR BRITANNIQVE
PERE DE LA PATRIE
LE MEILLEUR, LE PLUS CLEMENT, LE PLUS AUGUSTE DES
ROIS
LES DELICES DU GENRE HUMAIN
CALME DANS L'UNE ET L'AUTRE FORTUNE
ARUITRE DE LA PAIX EN EUROPE
MAITRE ET SOWERAIN DES MERS
LA SOCIËTE DES MARCHANDS AVENTURIERS
D'ANGLETERRE
QUI DEPUIS PRES DE 400 ANS,
FLEURIT PAR LA GRACE ROYALE.
DE LOYAUTE ET D'ETERNELLE GRATITUDE
CE TEMOIGNAGE
[EN SIGNE] DE VENERATION A ERIGE
EN L'AN DU SEIGNEUR MDCLXXXIV
43
de son palais royal d'HAMPTON COURT (1) et fonda et
acheva son incomparable palais de Loo en Hollande, etc. (2).
Et le brillant exemple de ce glorieux prince (qui est
reconnu comme Franc-Maçon par la plupart des gens (3)
encouragea la noblesse, la Gentry, les riches et les savants
à s'intéresser beaucoup au style d'Auguste,
ainsi qu'en témoignent un grand nombre
d'édifices très surprenants
érigés depuis à travers le Royaume.
C'est ainsi que, durant la neuvième annéede
notre dernière souveraine, LA REINE ANNE (4),Sa
Majesté et le Parlement firent ensernble un acte pour
ériger cinquante nouvelles églises
paroissiales (5) à Londres, Westminster et les
faubourgs, et la REINE
N'oublions pas non plus le fameux THEATRE D'OXFORD (6),
bâti à ses propres frais, par l'archeveque
SHELDON (7), lequel [théâtre] fut aussi
construit selon les plans et sous la direction de sir
Christopher Wren, architecte du roi, et qui est justement
admiré par les connaisseurs. Et le MUSEE contigu,
belle construction, [a été]
élevé aux frais de cette illustre UNIVERSITE
ou ont été érigées depuis
plusieurs autres constructions romaines telles que la
chapelle du collège de la Trinité,
l'église de Tous les Saints dans High Street,
Peckwater Square dans le collège de l'Eglise du
Christ, la nouvelle imprimerie et l'ensemble du
collège de la Reine qui a été
rebâti, etc., grâce à des
donationslibérales de quelques éminents
bienfaiteurs et grâce aussi à l'esprit public,
à la vigilance et à la fidélité
des principaux des collèges qui ont
généralement un vrai goût de
l'architecture romaine (8).
La savante UNIVERSITE DE CAMBRIDGE n'a pas
bénéficié de donations si
libérales et n'a pas autant de belles constructions,
mais elle a deux des plus surprenantes et excellentes
[constructions] de GrandeBretagne, l'une est un
édifice gothique, le COLLEGE DU ROI (seulement si on
fait exception de la chapelle du roi Henri Vll à
l'abbaye de Westminster) et l'autre [est] une construction
romaine, la BIBLIOTHEQUE DU COLLEGE DE LA TRINITE (9).
44
avait nommé une commission formée de
plusieurs ministres d'Etat, des principaux membres de la
Noblesse, de la haute Gentry et d'éminents citoyens,
des deux archeveques, avec quelques autres
évoqués et des clergymen de distinction pour
mettre l'acte en application (1). Ils ordonnèrent que
lesdites nouvelles églises seraient
élevées selon l'ancien style romain, ainsi
qu'il apparaît par celles qui ont déjà
été élevées. Et les honorables
commissaires actuels qui ont le même bon jugement sur
l'Architecture poursuivent le même grand et louable
projet et font revivre l'ancien style, par ordre, protection
et encouragement de Sa Majesté actuelle, le ROI
GEORGE, qui a bien voulu aussi poser la première
pierre de la fondation de son église paroissiale de
SAINT-MARTIN des Champs (3), dans 1'angle sud-est (par le
mandataire d'alors de Sa Majesté qui est actuellement
évèque de Salisbury), laquelle est maintenant
en voie de reconstruction, forte, grande et belle, aux frais
des paroissiens*.
Bref, il faudrait de nombreux gros volumes pour
rassembler les nombreux et splendides exemples de la
puissante influence de la Maçonnerie depuis la
création, à toute époque
* L'éveque de Salisbury, dûment
accompagné, s'y rendit en procession ordonnée
et, ayant mis au niveau la première pierre, la frappa
de deux ou trois coups de maillet. Aprés quoi les
trompettes sonnèrent et une grande foule poussa de
retentissantes acclamations de joie quand Sa Seigneurie
déposa sur la pierre une bourse de 100 guinées
comme présent de Sa Majesté au profit des
Artisans. L'inscription suivante fut gravée sur la
pierre de fondation et recouverte d'une feuille de plomb,
à savoir:
45
et dans chaque Nation comme ils pourraient être
recueillis [dans les récits] des historiens et des
voyageurs. Mais surtout dans ces parties du monde où
les Européens ont établi des relations de
commerce, de tels vestiges d'anciennes, grandes,
surprenantes et magnifiques colonnades ont été
découverts par des chercheurs qui ne peuvent assez
déplorer les dévastations
générales des Goths et des Musulmans et nous
devons en conclure qu'aucun Art n'a jamais été
aussi encouragé que
CONSACREE A DIEU
LE SERENISSIME ROI GEORGES
PAR SON MANDATAIRE
LE TRES REVEREND PERE EN CHRIST
RICHARD, EVEQUE DE SALISBURY
SON GRAND-AUMONIER
ASSISTE (SUR ORDRE DU ROI)
PAR SIR THOMAS HEWET, CHEVALIER
DES EDIFICES ROYAUX INSPECTEUR
PRINCIPAL
LA PREMIERE PIERRE DE CETTE EGLISE
A POSEE
LE 19 MARS DE L'AN DU SEIGNEUR 1721
ET LA HUITIEME ANNEE DE SON REGNE
46
celui-ci, car véritablement aucun n'est aussi
utile à l'humanité*.
De plus, s'il était utile, on pourrait montrer que
les sociétés ou ordres de CHEVALIERS
militaires, tout comme celles de religieux, ont au cours des
temps emprunté à cette ancienne
Fraternité un grand nombre d'usages solennels, car
aucun d'eux ne fut mieux institué, plus
décemment installé, ou n'observa d'une
façon plus sacrée ses Lois et Obligations que
ne l'ont fait les Maçons acceptés qui,
à toute époque et dans tous les pays, ont
maintenu
* On n'en finirait pas de compter et de décrire
les nombreux et surprenants édifices romains en
Grande-Bretagne seulement, érigés depuis le
réveil de la Maçonnerie romaine: en dehors de
ceux qui ont déjà été
mentionnés, quelques autres peuvent être
cités, à savoir (1):
LA MAISON DE LA REINE A GREENWICH -appartenant à
la Couronne
LA GRANDE GALERIE DANS LES JARDINS DE SOMERSET -
appartenant à la Couronne
GUNNERSBURY HOUSE,PRES DE BRENTFORT,MIDDLESEX -
possession du duc de Qucensbury
LINDSAY HOUSE, DANS LE LINCOLNS INN FIELDS - duc
d'Ancaster
LES ESCALIERS DE YORK, SUR LA TAMISE, DANS YORK BUILDINGS
L'EGLISE SAINT-PAUL AVEC SON GLORIEUX PORTIQUE DANS COVENT
GARDEN
LE BATIMENT ET LA PLACE DE COVENT GARDEN - Duc de Bedford
CHATEAU DE WILTON DANS LE WILTSHIRE - Comte de Pembroke
CHATEAU DE ASHBY DANS LE NORTHAMPTONSHIRE- Comte de
Strafford
PARC DE STOKE DANS DITTO - Arundel, Esqu.
WING HOUSE DANS LE BEDFORDSHIRE - Hon. Wm Stanhope, Esqu.
CHEVINING HousE DANS LE KENT - Comte de Stanhope
AMBROSE BURY DANS LE WILTSHIRE - Lord Carleton
Tous ont été construits sur des plans de
l'incomparable INIGO J0NES et la plupart
édifiés sous sa direction ou celle de son
gendre, M. Webb, selon les plans de M. Jones.
En outre, beaucoup d'autres ont été
bâtis sous la conduite d'autres architectes
influencés par le même heureux génie.
Tels que:
LE CLOCHER DE BOW CHURCH DANS CHEAPSIDE - bâti par
Sir Chri. Wren HOTHAM HOUSE A BEVERLEY, DANS LE YORKSHIRE,
sir Charles Hotham, baronet.
47
et propagé leur activité dans leur voie
particulière que même les plus habiles et les
plus savants ne peuvent pénétrer, bien qu'ils
l'aient souvent tenté, tandis qu'ils se connaissent
et s'aiment les uns et les autres, même sans le
secours de la parole ou quand leurs langues sont
différentes.
Et de nos jours, les libres NATIONS BRITANNIQUES,
délivrées des guerres civiles et jouissant des
bons fruits de la paix et de la liberté, ont depuis
peu orienté leur heureux génie vers la
Maçonnerie de toute espèce et fait revivre les
Loges déclinantes de Londres, cette belle
métropole, ainsi que celles des autres parties [de
l'Angleterre]. Plusieurs Loges particulières ont une
tenue de Grande Loge trimestrielle et une grande
Assemblée annuelle (1), danslesquelles les formes et
usages de la plus ancienne et respectable
MELVIN HOUSE DANS LE FIFE (2) - Comte de Levin
LONGLEATE HOUSE DANS LEWILTSHIRE -Vicomte Weymouth
CHESTERLEE-STREET-HOUSE DANS LE COMTE DE DURHAM - John
Edworth, Esq.
MoNTAGUE HOUSE A BLOOMBURY, LONDRES - Duc de Montagu
CHATEAU DE DRUMLARING DANS LE NITHISDALESHIRE - Duc de
Queensbury
CHATEAU DE HOWARD DANS LE YORKSHIRE - Comte de Carlisle
STAINBOROUGH HOUSE DANS DITTO - Comte de Strafford
CHATEAU DE HOPTON DANS LE LINLITHGOWSHIRE - Comte de
Hopton
CHATEAU DE~ BLENHEIM A WOODSTOCK, OXFORDSHIRE - Duc de
Malborough
CHATEAU DE CHATSWORTH DANS LE DERBYSHIRE - Duc de Devon-
shire
PALAIS DE HAMlLTON DANS LE CLYSDALESHIRE - Duc de
Hamilton
WANSTEAD HOUSE DANS EPPING FOREST, ESSEX - Lord
Castlemain
PARC DE DUNCOMB DANS LE YORKSHIRE-ThomasDuncomb,Esq.
CHATEAU DE MEREWORTH DANS LE KENT -Hon. John Fane, Esq.
STERLING HOUSE, PRES DU CHATEAU DE STERLING - Duc
d'Argyle
KlNROSS HOUSE DANS LE KINROSSHIRE - Sir William Bruce,
Baronet
CHATEAU DE STOURTON DANS LE WILTSHIRE - Henri Hoar, Esq.
WILBURY HOUSE DANS DITTO - William Benson, Esq.
CHATEAU DE BUTE DANS LILE DE BUTE - Comte de Bute
WALPOLE HOUSE PRES DE LIN RÈGIS, NoRFOLK - Hon.
Rob. Walpole, Esq.
48
Fraternité sont sagement
propagés,l'Artroyaldûmentcultivé et le
ciment de la Confrérie conservé, si bien que
le corps tout entier ressemble à une voûte bien
construite. Plusieurs nobles et gentlemen de meilleur rang,
avec des clergymen et des savants érudits de la
plupart des confessions et dénominations s'y sont
franchement ralliés et se sont engagés
à assurer les Obligations et à porter les
décors d'un Maçon franc et accepté,
sous [l'autorité] de notre actuel et digne
Grand-Maître, le très noble PRINCE John, duc de
MONTAGU.
BURLINGTON HOUSE (1) DANS PlCADlLLY, ST-JAMES,
WESTMINSTER - Comte de Burlington
LE DORTOlR DE KING'S SCHOOL, WESTMINSTER - La Couronne
PARC DE TOTTENHAM DANS LE WILTSHIRE - Lord Bruce
Les plans de Šs trois derniers ont été
dessinés et [les travaux)conduits par le comte de
Burlington qui promet de devenir le meilleur architecte de
[Grande]-Bretagne (s'il ne l'est déjà) et nous
avons entendu dire que Sa Seigneurie a l'intention de
publier les précieux documents de M. Inigo Jones pour
servir aux progrès d'autres architectes (2).
[Existent] en outre beaucoup [de bâtiments] du
même style romain, et encore beaucoup plus qui
l'imitent et qui, bien que ne pouvant être
réduits à un style précis, sont des
constructions imposantes, belles et agréables
malgré les erreurs de leurs divers architectes. Et
à côté des somptueuses et
vénérables constructions gothiques, comme les
cathédrales, les églises paroissiales, les
chapelles, les ponts, les vieux palais des rois, de la
Noblesse, des Eveques et de la Gentry, bien connues des
voyageurs et aussi des lecteurs des Histoires des
Comtés et des anciens Monuments des grandes familles,
etc., ces constructions de style romain peuvent être
recensées dans le livre intelligent de M. Campbell,
architecte, intitulé « LE VITRUVE BRITANNIQUE
» (3). Et si les bonnes dispositions pour l'ancienne
Maçonnerie authentique prévalent pour quelque
temps parmi les Nobles, les gentlemen et les gens instruits
(ainsi qu'il est vraisemblable), cette ILE deviendra la
MAITRESSE de la Terre pour les plans, les dessins etla
conduite des travaux et [deviendra] capable d'instruire
toutes les autres Nations dans toutes les choses relatives
à l'ART ROYAL.
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